Comment agir pour les océans ?
- Signer la pétition pour empêcher l’exploitation minière en eaux profondes
- Faire un don pour soutenir nos actions
- Rejoindre un groupe local
- Regarder notre vidéo pour savoir comment manger moins mais mieux de poisson
Nos océans souffrent des dommages que nous leur infligeons : surpêche, pollution plastique, destruction du littoral, exploitation pétrolière et gazière, changements climatiques et peut-être bientôt exploitation minière des fonds marins…
Pourtant, les océans sont essentiels à la vie sur Terre. Des millions de personnes à travers le monde dépendent de leurs ressources pour vivre et se nourrir, et ils font partie, au même titre que les forêts, des principaux puits de carbone qui permettent de réguler le climat. Il est donc indispensable, à l’heure de l’urgence climatique, de la perte de biodiversité et de l’effondrement des écosystèmes, de protéger les océans et les espèces qu’ils abritent.
Nous devons sortir de la logique d’exploitation de nos océans qui menace les écosystèmes marins et, en fin de compte, notre avenir.
Au fil du temps, la pêche s’est industrialisée. Aujourd’hui, elle est devenue surpêche et épuise les fonds marins, avec des techniques toujours plus sophistiquées (chalutage, dispositifs de concentration des poissons…) et qui piègent bien plus d’espèces que celles visées pour la commercialisation, entraînant la mort de milliards de poissons qui finiront rejetés à la mer, les « prises accessoires ». D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 90 % des stocks mondiaux de poissons sont pleinement exploités (57,3 %) ou surexploités (35,4 %), ce qui signifie qu’ils n’ont plus le temps de se reconstituer et finissent par s’effondrer. L’humanité est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise.
Outre le risque d’extinction des espèces, il existe un enjeu de sécurité alimentaire et de justice. La surpêche fait beaucoup de mal aux populations côtières, notamment en Afrique de l’Ouest : les petits pêcheurs artisanaux ne trouvent plus de quoi se nourrir dans leurs eaux côtières parce qu’au large, les grosses flottes de pêche des pays industrialisés (principalement européennes et chinoises) raflent la mise.
On estime qu’environ un poisson sur cinq pêchés dans le monde est issu de la pêche illégale. Cette « pêche pirate » contribue à l’effondrement des stocks de poissons et pénalise en premier lieu les pays en développement, qui sont pourtant ceux qui ont le plus besoin des ressources nourricières de la mer.
L’exploitation pétrolière ou gazière en mer, dite offshore, non seulement alimente le dérèglement climatique mais a aussi des conséquences directes et indirectes sur les océans et les côtes : marées noires, pollution sonore pour les cétacés, pollution du milieu marin à travers le rejet de diverses substances… De plus, cette exploitation s’intensifie et concerne des gisements de plus en plus profonds et difficiles à atteindre, ce qui augmente d’autant plus les risques de catastrophe.
Nos océans sont des décharges à ciel ouvert : eaux usées, plastiques, rejets industriels, pesticides et engrais agricoles, déchets radioactifs…. Notre production de déchets est telle qu’il existe, dans le Pacifique Nord, un « continent de plastique ». Le transport maritime et le tourisme maritime de masse engendrent aussi une pollution aux hydrocarbures, ainsi que des nuisances pour les animaux marins. Le littoral est lui aussi touché par les activités humaines, victime notamment de la bétonisation et de l’artificialisation des côtes.
Les compagnies de l’industrie minière lorgnent actuellement les fonds marins. Elles veulent les labourer pour extraire des minerais considérés comme précieux. Des fonds marins saccagés, des espèces marines et des écosystèmes fragiles menacés, le dérèglement du climat encore aggravé… Telles seraient les conséquences auxquelles nous devrions faire face si l’exploitation minière des grandes profondeurs voyait le jour…
L’aquaculture (poissons carnivores, saumons, crevettes …) ne résout en rien le problème de la surpêche. Tout d’abord, la plupart des poissons élevés sont carnivores : les nourrir nécessite de grandes quantités de poissons sauvages (par exemple, pour produire 1 kg de saumon, il faut 4 kg de farine de poissons sauvages). Ensuite, cette industrie produit une quantité énorme de déchets de façon concentrée, polluant l’environnement et détruisant les mangroves. et nécessite de toute façon de pêcher du poisson sauvage pour nourrir le poisson d’élevage. Enfin, les élevages industriels nécessitent l’utilisation massive d’antibiotiques pour éviter la transmission de maladies. Les poissons qui reçoivent ces traitements se retrouvent porteurs de germes extrêmement contaminants pour les poissons sauvages.
Les océans ne doivent plus être perçus comme un buffet à volonté, qui profite à une poignée de multinationales de la pêche industrielle au détriment des communautés qui ont besoin du poisson pour leur subsistance. Ils doivent aussi cesser d’être utilisés comme une poubelle à ciel ouvert dans laquelle nous pourrions dissimuler tous nos déchets, notamment plastiques. Les océans ne sont pas non plus un réservoir illimité de ressources énergétiques ou minières que nous pourrions piller pour satisfaire nos besoins à court terme, au risque de mettre en péril la biodiversité marine. Nous devons comprendre que si nous devons protéger les océans, c’est pour garantir leur survie à long terme, mais aussi celle du climat, de la planète et, in fine, la nôtre.
Il faut prendre conscience que les poissons font partie d’un écosystème dans lequel les espèces dépendent les unes des autres. Quand une population de poisson ou de crustacé est surexploitée, c’est toute une chaîne alimentaire que l’on perturbe et donc une menace pour la biodiversité ! Dans le pire des cas, cela peut même conduire à la disparition d’une espèce dans une région donnée.
Pour l’éviter, il faut améliorer le système international de gouvernance des pêcheries afin que les décisions prises reposent sur ce que dicte la science, et non sur les intérêts économiques de lobbys. Cela implique de réduire les quotas de pêche, de mettre fin aux subventions pour les pêches les plus destructrices comme le chalutage, de diminuer la capacité des flottes industrielles, de donner la priorité aux pratiques artisanales les plus durables.
Lorsque des règles existent, elles ne sont tout simplement pas respectées. Un plan d’action international doit être adopté pour mettre fin à ce scandale, et les moyens financiers et humains nécessaires doivent y être alloués. Les autorités portuaires et douanières doivent mieux contrôler les arrivages afin d’éviter que les poissons pêchés illégalement ne soient « blanchis ».
Les supermarchés, poissonneries et marchés doivent également être en capacité de contrôler les chaînes de traçabilité afin d’éviter de vendre des prises illégales.
Enfin, les pays du Nord et les pays du Sud doivent collaborer plus efficacement afin de lutter contre la pêche illégale qui menace d’épuiser les ressources marines et qui parfois engendre des violations des droits humains, que ce soit à bord des navires ou à terre au sein des conserveries.
Aussi bien pour les océans que pour le climat, plus aucun nouveau projet d’exploitation pétrolière ou gazière ne doit voir le jour. C’est ce que recommandent en effet les scientifiques du GIEC et de l’AIE si l’on veut rester dans les clous de l’accord de Paris sur le climat. Réduire nos émissions de CO2 est aussi bénéfique pour la santé des océans.
En mars 2023, après plus de 20 ans de négociation et de mobilisation, l’ONU a adopté un traité historique pour protéger la haute mer, cet espace qui s’étend au-delà des eaux nationales et qui n’appartient à personne. Lorsque ce traité entrera en vigueur, il donnera le cadre juridique international nécessaire à la création en haute mer d’un vaste réseau d’aires marines protégées. Selon les scientifiques, ce réseau devra couvrir au moins 30 % des océans et offrir un niveau de protection élevé pour garantir la bonne santé de l’ensemble des écosystèmes marins sur le long terme.
Quant aux fonds marins, dont les nodules polymétalliques sont aujourd’hui convoités par des entreprises minières sans scrupules, ils doivent être préservés à la fois pour protéger la biodiversité encore méconnue qu’ils abritent et pour ne pas perturber le cycle du carbone et aggraver encore davantage le changement climatique.
Pour que ce traité adopté par l’ONU en mars 2023 entre en vigueur, il faut qu’au moins 60 pays l’aient ratifié. Nous demandons aux gouvernements du monde entier de se hâter de procéder à la ratification de cet instrument afin qu’il entre en vigueur le plus vite possible car c’est grâce à lui qu’un vaste réseau de réserves marines pourra être créé en haute mer.
Aucune activité d’extraction et d’exploration, de pêche industrielle ou d’élimination des déchets ne devra être autorisée au sein de ces réserves marines. Greenpeace a établi une carte mondiale des réserves marines à créer. Les sites à privilégier seraient les zones de reproduction des poissons, les habitats vulnérables (récifs coralliens, monts sous-marins, etc.) et les zones abritant des espèces uniques et/ou surexploitées comme la baleine ou le thon rouge. Ces réserves sont un bon outil de conservation mais aussi de gestion des ressources marines car elles permettent notamment la régénération des populations de poissons qui y trouvent un havre de paix pour se nourrir et se reproduire. D’après les scientifiques, ce réseau devra couvrir au moins 30 % des océans d’ici à 2030 pour garantir la bonne santé de tous les écosystèmes marins sur le long terme. Pour qu’il puisse voir le jour, le traité international sur la haute mer doit être ratifié au plus vite.
Il y a urgence à protéger les fonds marins, convoités pour les minerais qu’ils renferment. L’Autorité internationale des fonds marins, l’organisme de l’ONU chargé de la gestion des ressources du plancher océanique, doit adopter un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes, afin de pallier le vide juridique actuel qui ouvre la porte à des demandes de permis d’exploitation. Le gouvernement français doit continuer de porter activement cette lutte au niveau diplomatique pour mobiliser la communauté internationale et empêcher le démarrage de cette activité.
L’Organisation mondiale des Nations unies (ONU) est en ce moment en train de discuter d’un traité international contre la pollution causée par le plastique. Ce traité pourrait, on l’espère, être adopté avant la fin de l’année 2024. Pour que ce traité soit efficace, il doit prendre le problème à la source, c’est-à-dire réduire la production de plastique et mettre fin à la pollution engendrée par le plastique tout au long de sa vie. C’est ainsi que nous pourrons stopper le fléau du plastique !
Cela implique de renoncer aux pratiques les plus destructrices, de créer des réserves marines comme outil de conservation et de gestion, de suivre les recommandations de la communauté scientifique et de mettre en place la traçabilité du poisson depuis la zone de capture jusqu’au point de vente. La pêche durable, écologique et artisanale répond à nos besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Elle n’a pas d’effets négatifs sur les autres espèces animales et végétales en les tuant accidentellement, en les privant de leur nourriture ou en endommageant leur environnement. C’est le seul moyen de préserver à la fois les ressources marines et l’avenir des pêcheurs.
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