Après son départ de Londres en avril, c’est donc en Arctique que l’Esperanza a rejoint l’Arctic Sunrise et commence l’une des plus grandes expéditions jamais organisées par Greenpeace.

Océans

Sept ans de campagne pour l’Arctique

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Après son départ de Londres en avril, c’est donc en Arctique que l’Esperanza a rejoint l’Arctic Sunrise et commence l’une des plus grandes expéditions jamais organisées par Greenpeace.

Ce n’est pas la première fois que Greenpeace se rend en Arctique : il y a sept ans, nous lancions une grande campagne internationale pour la protection de cet espace. Depuis, de nombreux obstacles ont été franchis et des victoires d’étape ont été obtenues.

1) Shell ne forera pas en Alaska

En 2015, des activistes de Greenpeace déploient, sur une plateforme pétrolière affrétée par Shell, une banderole réalisée à partir des millions de signatures récoltées sur la pétition Save The Arctic.

Nous avons empêché Shell de forer au large de l’Alaska et poussé l’administration Obama à interdire tout nouveau projet de forage dans les eaux américaines de l’Arctique. La mobilisation de la société civile pour repousser Shell en dehors des frontières de l’Arctique n’y est pas pour rien puisque le risque réputationnel fait partie des raisons pour lesquelles le pétrolier a renoncé en 2015 (en plus des risques financiers et d’une régulation américaine hasardeuse).

2) Nous avons barré la route à toute une flotte de navires pratiquant le chalutage en eaux profondes, en mer de Barents

Navire pratiquant le chalutage en eaux profondes, en mer de Barents.

L’armateur norvégien Fiskebåt souhaitait cyniquement profiter de la fonte des glaces pour aller toujours plus loin en mer de Barents et pratiquer le chalutage en eaux profondes. Nous sommes parvenus à mettre un coup d’arrêt à ses activités. Nous avons même été encore plus loin, puisque suite à cela le gouvernement norvégien a protégé intégralement 10 espaces maritimes du chalutage en eaux profondes.

3) Arrêt des explosions sismiques dans l’Arctique canadien

Le M/V Akademik Shatskiy en train de procéder à des tests sismiques au nord-est du Groenland (2015).

Les explosions sismiques sont une méthode très risquée utilisée dans la prospection pétrolière. Elle consiste à utiliser des canons à air comprimé, des canons à eau ou des vibrateurs acoustiques pour produire des ondes d’explosion afin de visualiser les structures géologiques en profondeur. Sauf que ces tests ont des impacts graves sur la vie marine, notamment sur les baleines.

En juillet 2017, la communauté Inuit de Clyde River, qui se battait contre cette pratique, a remporté son procès devant la Cour suprême canadienne.

4) Greenpeace Nordic et l’association Natur og ungdom (“Nature et Jeunesse”) en procès contre le gouvernement norvégien

Des kayakistes protestent en mer de Barents. Le globe contient des messages en provenance du monde entier demandant au gouvernement norvégien de mettre fin à l’exploration pétrolière en Arctique (2017).

Le gouvernement norvégien est poursuivi pour ne pas avoir respecté l’article 112 de la Constitution norvégienne en autorisant des projets de prospection pétrolière et gazière dans des zones jusqu’alors inexplorées, en mer de Barents (Arctique norvégien). L’affaire a été conduite jusque devant la Cour suprême.

5) Des millions de signatures pour la création d’une réserve marine en Arctique

Ces sept années de campagne ont aussi donné naissance à un vaste mouvement citoyen rassemblant près de 9 millions de personnes.

En 2013, une capsule temporelle contenant 2,7 millions de signatures a été enterrée au Pôle Nord.

Et maintenant ?

Notre travail en Arctique n’est pas terminé. Nous devons rester mobilisé.e.s et poursuivre nos efforts pour préserver cet écosystème fragile. L’océan Arctique se réchauffe près de deux fois plus vite que la moyenne. Réchauffement des océans, montée des eaux et acidification affectent les ours polaires, les sternes de l’Arctique, les narvals… Tristement, les industriels considèrent toujours la fonte des glaces comme une aubaine pour aller toujours plus loin en Arctique et en piller les ressources, alors qu’elle devrait être un signal d’alarme résonnant dans les oreilles des responsables politiques pour qu’ils passent à l’action. Les plateformes pétrolières parsèment encore la région, de la Russie au Canada, sauf que nous ne pouvons plus nous permettre de brûler du pétrole de manière inconsidérée.

La route est encore longue et il ne nous reste plus beaucoup de temps. Nous devons faire bloc pour protéger les océans. Ils sont un de nos meilleurs alliés contre les dérèglements climatiques. Nous sommes donc retournés dans l’océan Arctique avec des experts scientifiques pour nous aider à mieux comprendre les impacts des changements climatiques sur cet écosystème marin.

Le dernier rapport de l’IPBES (ONU) est alarmant et confirme la 6ème extinction de masse. S’il est frustrant pour nous de devoir encore et toujours répéter aux responsables politiques que la situation est critique, il reste néanmoins essentiel de rappeler que nous pouvons encore empêcher un effondrement total. Pour les océans, la solution est claire : en protégeant au moins 30 % des océans d’ici 2030, nous parviendrons à protéger tous les écosystèmes marins en renforçant leur résilience, du Pôle nord au Pôle sud.

Les États membres des Nations unies discutent de l’adoption d’un traité international sur la haute mer. Elle représente 61% de la surface des océans et ne fait l’objet de pratiquement aucune réglementation. C’est une opportunité unique pour les responsables politiques de montrer leur courage et leur détermination à préserver la planète et à lutter contre les dérèglements climatiques. Les décisions prises dans le cadre de ces discussions sont décisives et traceront de la voie à suivre pour les gouvernements et les industries pour les dizaines d’années à venir. Nous ne pouvons pas nous permettre de manquer cette opportunité.

Prochainement, c’est en Guyane que nous nous rendrons pour préparer la suite de cette grande expédition de 12 mois.

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(crédit photographique : © Christian Åslund / Greenpeace)