Sortir du nucléaire

Sortir du nucléaire

Sortir du nucléaire

L’énergie nucléaire est souvent qualifiée d’énergie « propre » car elle ne dégage que peu de gaz à effet de serre. Mais considérer uniquement son intérêt bas carbone, c’est oublier la partie immergée de l’iceberg. Dans un contexte où l’urgence climatique se fait de plus en plus prégnante, l’énergie nucléaire est le piège dans lequel il ne faut pas tomber. Incroyablement coûteuse, dangereuse et trop lente à déployer face à l’urgence climatique, cette énergie est une fausse solution. Elle produit aussi des déchets dangereux pour lesquels aucune solution n’existe. Il est donc nécessaire de sortir, progressivement, du nucléaire.

Problématique

Le nucléaire est dangereux

La liste des dangers du nucléaire est aussi longue que terrifiante. L’industrie nucléaire produit des déchets dont elle ne sait pas quoi faire. Elle rejette des substances hautement radioactives dans les eaux, l’air et les sols. Elle fait circuler à travers la France des convois de combustibles et de déchets qui sont une menace pour les populations.

Les centrales nucléaires peuvent être victimes d’accidents. Fukushima, Tchernobyl ou encore Three Mile Island sont autant d’exemples tragiques d’accidents nucléaires. Ce risque d’accident est aujourd’hui renforcé par le vieillissement de réacteurs nucléaires installés il y a plusieurs décennies.

Ces réacteurs sont susceptibles d’être de plus en plus exposés au risque d’actes malveillants. Il suffit de quelques kilos de plutonium pour fabriquer une bombe atomique et les problèmes de sécurité de certaines centrales laissent penser qu’il serait possible que des individus malintentionnés s’emparent de combustibles nucléaires. Les risques de prolifération sont réels, notamment en ce qui concerne la fabrication de bombes sales.

La frontière entre nucléaire civil et militaire est en fait une illusion. Le nucléaire est toujours dangereux. En niant cette réalité, l’État et les industriels de la filière nucléaire se montrent irresponsables.

Le nucléaire est un gouffre financier

Le coût du nucléaire en France est astronomique. Le nouveau réacteur EPR de Flamanville devait coûter initialement trois milliards d’euros : il devrait au final en coûter plus de 10. Quant au deux réacteurs d’Hinkley Point, en Angleterre, ils devraient coûter plus de 22 milliards d’euros en tout. Par ailleurs, la prolongation des réacteurs nucléaires au-delà de leur durée de vie initiale, comme EDF cherche à le faire, coûterait des dizaines de milliards au groupe aujourd’hui surendetté et incapable de dégager de la trésorerie. Bref, cette filière est en faillite économique. Or il ne fait aucun doute non plus que ce sont les consommateurs et les contribuables, d’aujourd’hui et de demain, qui paieront la facture.
Ces dizaines de milliards d’euros consacrés au nucléaire pourraient aller plus utilement aux énergies renouvelables et à une politique de maîtrise de l’énergie (sobriété et efficacité énergétiques). Là où la manne du nucléaire incite au gaspillage de l’électricité, les énergies renouvelables pourraient produire de l’électricité à moindre coût et créer des dizaines de milliers de nouveaux emplois. Elles sont la solution pour faire face aux dérèglements climatiques futurs.

Le nucléaire n'assure pas notre indépendance énergétique

Pour faire tourner la machine nucléaire, la France importe 100% de son uranium. Elle importe par ailleurs 99% du pétrole et du charbon dont elle a besoin, ainsi que 98% du gaz. Nous sommes donc toujours aussi dépendants de l’extérieur pour nos ressources énergétiques. Seul le recours aux énergies renouvelables nous permettrait d’être autonome. Mais le lobby nucléaire se garde bien de le reconnaître.

Le nucléaire n'est pas démocratique

L’État et les industriels du nucléaire ne nous ont jamais habitués à la transparence sur le sujet. Les risques sont niés, les accidents minimisés, le futur enjolivé. Le lobby nucléaire ment et organise le mensonge. Par ailleurs, jamais un vrai débat démocratique sur le nucléaire n’a été organisé. Lorsque des consultations ont été mises en place, les résultats ont été systématiquement contournés par l’État. C’est malheureusement une leçon tirée des échanges qui ont eu lieu dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique (DNTE) et au sein du Conseil national de la transition écologique (CNTE). Dans une récente consultation publique, 70 % des répondants s’opposaient pourtant au maintien du nucléaire. Au final, qui décide de la politique énergétique française ?

Le lobby nucléaire n’a pas hésité à recourir à l’intimidation pour parvenir à ses fins. Le sabordage du Rainbow Warrior, navire amiral de Greenpeace alors en partance pour Mururoa afin de protester contre les essais nucléaires français, par les services secrets français en 1985 en est un triste exemple. L’affaire Kargus, qui a révélé des tentatives d’espionnage de Greenpeace par EDF en est un autre (même s’il faut rappeler qu’EDF n’a finalement pas été mise en cause dans cette affaire). Greenpeace a plusieurs fois été victime de ces méthodes, et c’est certainement parce que notre association exige l’abandon du nucléaire.

En outre, alors que la loi sur la transition énergétique votée l’été 2015 prévoit, conformément aux promesses du candidat Hollande devenu président, de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique français, le décret de programmation pluriannuelle de l’énergie paru en 2016 fait l’impasse sur cet objectif en refusant d’élaborer une feuille de route concernant le nucléaire… une nouvelle démonstration du scandale démocratique permanent qui entoure l’atome.

Des solutions existent

Sortir du nucléaire

Il n’y qu’une solution face aux dangers de l’énergie nucléaire : y renoncer. De multiples autres alternatives existent. Le nucléaire est sans issue : il faut changer de voie. En défendant ce point de vue, Greenpeace ne se montre pas utopiste, mais pragmatique. Comment défendre une énergie aussi risquée, aussi coûteuse, aussi peu démocratique, aussi peu adaptée au futur de notre planète ?

Contrairement à ce que le lobby nucléaire nous répète depuis des décennies, nous pouvons sortir du nucléaire. Les moyens financiers, techniques et humains sont là : les énergies renouvelables sont aujourd’hui prêtes à prendre le relais du nucléaire et des énergies fossiles (et elles le font déjà dans bien d’autres pays). Les sondages réalisés ces dernières années le montrent : les Français l’ont compris et s’expriment dans le sens de cette transition.

De nombreux exercices de scénarisation sont venus appuyer cet élan : ce sont environ 70 scénarios de transition énergétique qui ont été réalisés depuis 2005, à l’échelle mondiale, européenne ou française.

Ce qui manque, c’est la volonté politique. Cette volonté semble absente tant du côté des États que des industriels du secteur de l’énergie. Ceux-ci semblent prisonniers d’un autre siècle, celui où produire devait se faire aux dépens de la planète et de ses habitants. Un temps révolu.

Encourager la transition énergétique sur les territoires

Le nucléaire verrouille le développement des renouvelables. Il est aujourd’hui important d’encourager le développement des initiatives territoriales en matière d’énergies renouvelables, gisement important d’emplois pour les territoires, notamment pour convaincre les décideurs locaux, dont certains bénéficient des ressources économiques de l’activité nucléaire, qu’une alternative est tout à fait possible aux énergies fossiles et nucléaires.

Nos demandes

Sortir définitivement du nucléaire en France

Greenpeace plaide pour une sortie complète et progressive du nucléaire : pas de construction de nouveaux réacteurs nucléaires, développement massif des économies d’énergie et des renouvelables. De nombreux scénarios (RTE, Ademe, négaWatt) montrent la faisabilité d’un mix 100% renouvelable à horizon 2050 ou 2060.

Accélérer la transition énergétique

Greenpeace demande que l’ensemble des acteurs politiques et économiques réorientent leurs stratégies vers des projets compatibles avec la transition énergétique pour sortir des énergies fossiles et du nucléaire : accélération du développement des énergies renouvelables, généralisation d’une culture de sobriété énergétique, mise en œuvre de plans d’efficacité énergétique, accroissement des solutions de financement des projets, etc.

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