Biodiversité
La France condamne pour la première fois des entreprises pour importation illégale de bois tropical
En septembre, deux entreprises françaises ont été condamnées au pénal pour importation illégale de bois issu de la forêt amazonienne, suite à des plaintes déposées par Greenpeace et à de nombreuses années d’enquête. La déforestation est un fléau, tant pour les populations locales que pour la biodiversité et le climat. Ces décisions de justice sont une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité des entreprises qui s’assoient sur le règlement européen contre le bois illégal adopté suite à notre campagne.
L’ONU dit oui au traité international sur la protection de la haute mer
En mars, un traité historique sur les océans a été adopté par les Nations unies, après 20 ans de négociation et de mobilisation de Greenpeace et ses alliés. Cet instrument vise à protéger la haute mer, cet espace situé au-delà des eaux nationales qui est notre bien commun. À ce jour, 84 pays l’ont signé (sur 195) ; 60 ratifications sont nécessaires à son entrée en vigueur.
Le Sénégal refuse l’attribution de nouvelles licences de pêche
En juillet, le ministre de la Pêche du Sénégal a décidé de ne pas accorder de nouvelles autorisations de pêche à 21 navires industriels étrangers suite à plusieurs années de campagne de nos collègues dans ce pays. En effet, la plupart des ressources halieutiques de la région sont surexploitées, pillées par des bateaux-usines au large qui ne laissent aucune chance à la pêche artisanale locale. Désormais, des mesures de gestion durable des pêcheries doivent être mises en place.
Le Brésil reconnaît les droits des peuples autochtones sur leurs terres
La Cour suprême du Brésil a conforté, en septembre dernier, le droit des peuples autochtones sur leurs terres ancestrales, rejetant les demandes du lobby ruraliste. Il s’agit d’une victoire majeure pour ces peuples mais aussi pour la lutte contre la crise climatique et pour la biodiversité. Considérés par les scientifiques comme des remparts à la déforestation, les territoires des populations autochtones jouent en effet un rôle clé dans la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique.
Douze nouveaux pays s’opposent à l’exploitation minière des fonds marins
Une nouvelle menace plane sur les océans : l’exploitation minière des fonds marins. Grâce à la mobilisation sans relâche des scientifiques et des ONG, Greenpeace en tête, la liste des pays favorables à un moratoire sur cette activité industrielle ou à son interdiction rassemble de plus en plus de membres. En 2023,12 pays (dont le Brésil, le Mexique ou encore le Royaume-Uni) ont ainsi rejoint les rangs de l’opposition à la destruction des fonds marins, qui compte à ce jour 24 pays au total.
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Climat
Les Suisses votent oui à la protection du climat
Lors d’un référendum organisé en juin, près de 60 % des Suisses se sont prononcé·es pour le respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris et pour l’atteinte de la neutralité carbone en 2050. Dans un second référendum, le peuple a plébiscité à 78,5 % l’instauration d’une taxe de 15 % sur les grandes entreprises actives à l’international. La Suisse est un pays alpin où les glaciers emblématiques pourraient totalement disparaître sous les assauts du changement climatique.
La COP28 marque des avancées, même si trop timides
Dès le départ, la donne n’était pas idéale : une COP organisée aux Émirats arabes unis, des lobbyistes des énergies fossiles présents en surnombre, des VRP du nucléaire qui prêchent de fausses solutions… La partie était donc loin d’être gagnée. À l’arrivée, la société civile, les organisations environnementales et les pays progressistes ont réussi à tirer quelques épingles du jeu : le texte d’accord pointe du doigt pour la première fois les principaux responsables de la crise climatique, mentionnant une “transition hors des énergies fossiles”, concrétise la mise en œuvre du fonds pertes et dommages destiné à aider les pays les plus vulnérables et demande le triplement de la production des énergies renouvelables d’ici à 2030.
Transports
L’aéroport d’Amsterdam interdit les jets privés
Pour lutter contre les nuisances sonores et les émissions de gaz à effet de serre, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol a annoncé, en avril, la mise en place de mesures concrètes : réduction du nombre de vols en journée, fermeture nocturne et interdiction des jets privés. Ces derniers, en plein essor dans l’Union européenne, engendrent par passager des émissions de CO2 excessives.
Trois nouveaux pays européens adoptent le “ticket climat”
L’Allemagne, la Hongrie et le Portugal ont mis en place des abonnements à la fois abordables et valables sur tous les moyens de transport public (train, bus, trams…) du pays ou d’une région donnée, une demande activement portée par Greenpeace au niveau européen. Ces billets permettent non seulement de réduire les émissions de CO2 et la pollution liées au transport, mais aussi de faciliter les déplacements de tous et toutes. À ce jour, sept pays européens ont adopté des “tickets climat” (on compte aussi la Slovénie, l’Autriche, le Luxembourg et Malte).
Énergies fossiles
Une marée noire est évitée en mer Rouge
En août, les quelque 1,4 million de barils de pétrole que contenait le FSO Safer, laissé à l’abandon au large des côtes du Yémen, ont enfin été évacués. Depuis le début de la guerre civile en 2015, cette plateforme de stockage de pétrole menaçait de laisser échapper des tonnes de brut dans la mer, en l’absence d’entretien, et de provoquer une catastrophe environnementale majeure. Pendant huit ans, Greenpeace a alerté la communauté internationale ainsi que les compagnies qui exploitaient cette plateforme. C’est finalement l’ONU qui, suite à une levée de fonds exceptionnelle, a financé et organisé les opérations d’évacuation. Les compagnies pétrolières, qui n’ont pas levé le petit doigt, devraient être tenues de rendre des comptes et de financer le nettoyage et le démantèlement de la plateforme.
Paris, Lyon, Lille et Nantes boutent Total hors de leurs “villages rugby”
TotalEnergies voulait se donner une image sympa en sponsorisant la Coupe du monde de rugby, mais certaines municipalités n’ont pas été dupes : elles ont refusé d’accorder au groupe pétrolier la visibilité qu’il souhaitait en le déclarant lui et son greenwashing persona non grata dans les villages rugby et autres fan zones, suite notamment à la mobilisation de nos groupes locaux.
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La Californie adopte une loi visant à plafonner les profits de l’industrie fossile
En mars, le gouverneur de Californie, M. Gavin Newsom, a adopté une loi qui autorise la commission de l’énergie de l’État à sanctionner les compagnies pétrolières qui pratiquent des prix abusifs, ce qui pourrait entraîner un plafonnement des profits de cette industrie. En septembre, la Californie portait un nouveau coup à Big Oil en attaquant en justice cinq grandes compagnies pétrolières (ExxonMobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron), les accusant de minimiser depuis des années les risques liés aux combustibles fossiles.
Liberté d’expression
Le Conseil d’État annule la dissolution des Soulèvements de la Terre
En novembre, le Conseil d’État a annulé la dissolution du collectif écologiste les Soulèvements de la Terre prononcée en juin par le ministère de l’Intérieur. Une mesure de “dissolution porte une atteinte grave à la liberté d’association, principe fondamental reconnu par les lois de la République. Elle ne peut donc être mise en œuvre que pour éviter des troubles graves à l’ordre public”, a estimé la haute juridiction administrative. Greenpeace s’était portée intervenante contre cette dissolution. Cette annulation est une bonne nouvelle pour la défense des libertés publiques et individuelles et met en évidence les dérives de la loi séparatisme et la politique anti-écolo du gouvernement.
La CEDH juge “arbitraire” la détention des Arctic 30
En juin, la Cour européenne de droits de l’Homme (CEDH) a statué que l’arrestation par les autorités russes des Arctic 30 était arbitraire et avait entravé leur droit à la liberté d’expression. En septembre 2013, 28 militant·es de Greenpeace et deux journalistes (les Arctic 30), avaient été arrêtés par un commando russe qui avait pris d’assaut l’Arctic Sunrise, en mer de Pechora. Quelques jours avant, les militant·es avaient protesté pacifiquement contre une plateforme de forage du groupe Gazprom dans les eaux de l’Arctique. Ils et elles ont passé deux mois en prison en Russie, avant d’être libérés grâce notamment à une forte mobilisation internationale.
La justice néerlandaise confirme notre droit de mener des actions de protestation en mer
En décembre, un tribunal néerlandais a rejeté la demande d’une compagnie d’exploitation minière qui voulait mettre un terme à notre protestation pacifique en mer, déclarant qu’il était « compréhensible » que nous ayons recours à l’action directe face aux « conséquences probablement très graves » de l’exploitation minières des fonds marins. Pendant plus de 11 jours, les activistes de Greenpeace ont ainsi perturbé les activités d’exploration menées par The Metals Company dans l’océan Pacifique.
Le tribunal administratif de Poitiers protège le droit à la désobéissance civile
Le préfet de la Vienne demandait le remboursement d’une subvention versée par la ville à l’association Alternatiba, accusée d’avoir enfreint son contrat d’engagement républicain en organisant des ateliers de désobéissance civile lors d’un festival. Le juge administratif a rejeté sa requête, et l’association n’aura pas à rembourser ses subventions. Sur ce dossier aussi, Greenpeace France s’est portée intervenante. La liberté d’association et la désobéissance civile non-violente sont essentielles à la démocratie.
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Le monde de demain se construit aussi à l’échelle locale !
En 2023, notre plateforme de pétitions citoyennes, GreenVoice, a soufflé sa troisième bougie… et fêté de nombreuses victoires dans les territoires. Entre autres, les nappes phréatiques de la région lilloise ont été préservées, le laboratoire écologique zéro déchet a trouvé de nouveaux locaux à Noisy, et le projet d’installation d’un entrepôt logistique sur une zone naturelle près de Lunel a été abandonné…
En 2024, nous ne relâcherons pas nos efforts !
Les défis que nous devrons relever sont nombreux : faire face aux poursuites-bâillon de Total, peser sur les négociations du traité international contre la pollution plastique, empêcher le démarrage de l’exploitation minière des fonds marins, obtenir un moratoire sur les fermes-usines, mettre à l’amende l’industrie des énergies fossiles… Votre présence à nos côtés sera indispensable pour mener ces combats, préserver la biodiversité et lutter contre le changement climatique.