Paris, le 7 juillet 2009. Le Président brésilien Lula recevait cet après-

Climat

A l’Unesco, Greenpeace interpelle le Président brésilien Lula

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Paris, le 7 juillet 2009. Le Président brésilien Lula recevait cet après-midi à l’UNESCO le prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Les activistes de Greenpeace ont interrompu la remise de prix et son discours pour lui demander de s’engager pour la protection de l’Amazonie afin de lutter contre les changements climatiques.

Greenpeace demande au Président Lula de commencer par remettre les 122 000 euros du prix aux victimes des changements climatiques au Brésil. A la suite des récentes inondations dans le Nord du pays, 150 000 personnes ont en effet perdu leur domicile. Dans le Sud, une grave sècheresse a dévasté la production de très nombreux agriculteurs.

La déforestation de l’Amazonie fait du Brésil le 4e plus gros producteur de gaz à effet de serre au monde. « Il y a un gouffre entre le discours du président, notamment à l’étranger, et les actions que son gouvernement entreprend contre la déforestation, explique Joao Talocchi, chargé de campagne climat pour Greenpeace Brésil. Il est grand temps que Lula fasse preuve d’un peu de cohérence et que la protection de l’Amazonie devienne une priorité de son gouvernement ! C’est alors qu’il pourra décemment recevoir des prix ! »

En décembre 2008 en Pologne, lors de la conférence internationale sur le climat, le Brésil s’est engagé à réduire la déforestation. Pourtant, Lula a récemment proposé une loi qui l’accroîtrait gravement en multipliant par deux le pourcentage de forêt qui peut être déboisé dans une propriété.

La prochaine offensive contre l’Amazonie sera la discussion des codes forestiers à la fin de l’année 2009. La proposition des politiciens issus du milieu agro-industriel et du Ministre de l’agriculture, Reinhold Stephanes, prévoit d’affaiblir la législation environnementale existante…

En 2008, le Brésil a lancé le Fonds pour l’Amazonie afin de financer la protection de la forêt. Or, la BNDES, la banque chargée des ressources de ce fonds a été épinglée dans le dernier rapport de Greenpeace paru en juin, Le massacre de l’Amazonie. Cette banque finance en effet l’expansion de l’élevage bovin et a des parts dans de nombreux abattoirs. L’élevage bovin, qui a explosé ces 10 dernières années au Brésil, est responsable de 80% de la déforestation.

« D’une main, le gouvernement de Lula collecte des fonds destinés à la protection, de l’autre, il encourage et finance des activités destructrices !, s’alarme Joao Talocchi. Il faut mettre fin à ces incohérences tragiques ! »