Rotterdam, le 23 novembre 2007. Depuis ce matin, les activistes de Greenpeace empêchent le déchargement du Dorussa, un tanker chargé de plus 10 000 tonnes d’huile de palme en provenance d’Indonésie. La destruction des forêts indonésiennes au profit de vastes cultures de palmiers à huile est à l’origine de très importantes émissions de gaz à effet de serre.
« La production d’huile de palme échappe à tout contrôle, précise Suzanne Kröger de Greenpeace Pays-Bas. La planète paie le prix de l’utilisation croissante de cette huile bon marché dans la margarine, les chips, les détergents ou les agrocarburants. Gouvernements et industriels doivent s’engager à faire cesser cette destruction ! »
Dans 10 jours à Bali, tous les dirigeants du monde vont se réunir pour décider de l’avenir du protocole de Kyoto et de mesures à adopter pour lutter contre les changements climatiques. Or, mettre fin à la destruction des forêts est l’un des leviers les plus économiques et les plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans le monde, un cinquième d’entre elles sont imputables à la destruction des forêts tropicales… En Indonésie, la disparition des forêts marécageuses à elle seule responsable de 4% du total des émissions mondiales de GES.
L’huile importée provient de la province de Riau, sur l’île de Sumatra, où Greenpeace a ouvert début octobre un camp pour empêcher le drainage illégal de ces forêts, étape préalable à leur mise à feu puis à leur conversion en plantations. A Dumai, le plus grand port d’exportation d’huile de palme d’Indonésie, Greenpeace avait bloqué la semaine dernière le départ d’un autre bateau.