La politique du fait accompli d’EDF
Ce transport est une façon de forcer la main de l’Autorité de sûreté nucléaire sur le futur de l’EPR: EDF tente la politique du fait accompli. Nous faisons donc aujourd’hui appel à la responsabilité de l’Etat : combien de renflouements avant d’arrêter les dispenses d’argent public dans cette industrie en faillite ? Combien de reniements avant d’appliquer, enfin, la loi de transition énergétique, et réduire la part du nucléaire pour augmenter celle des renouvelables ?
L’EPR, symbole de la faillite du nucléaire
En avril dernier, suite à un contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, celle-ci annonçait avoir découvert une « anomalie sérieuse », voire « très sérieuse» dans la composition de l’acier de la cuve de l’EPR de Flamanville. De la Finlande à l’Angleterre en passant par la Chine, ce réacteur est le symbole de la faillite du nucléaire, englué dans les demandes de dédommagement, les retards sans fin sur les chantiers, et maintenant les défaillances en termes de sûreté. Le fleuron industriel est bien loin.
M. Hollande, la transition énergétique, c’est pour quand ?
Pour appliquer la loi de transition énergétique, votée l’été dernier, et effectivement mettre la France sur la voie de 50% de nucléaire en 2025, ce sont 4 à 5 réacteurs qui doivent fermer avant la fin du mandat. Les moyens dépensés dans le nucléaire, une industrie du passé, sont autant de ressources en moins pour le développement des renouvelables, qui ont progressé partout en Europe plus vite qu’en France.
La cour des comptes elle-même soulignait il y a deux jours l’incohérence des orientations d’EDF, notamment l’investissement dans des centrales vieillissantes, et la politique énergétique que la France devrait adopter selon la loi : fermer 17 à 20 réacteurs d’ici 2025. Le nucléaire est une impasse. La seule issue, ce sont les renouvelables, et c’est au Président d’intervenir. Il a toutes les cartes en mains pour cela.
Des personnalités écologistes viennent d’entrer au gouvernement : à eux de faire preuve de cohérence dans leur action. Car EELV avait négocié en 2012, dans son accord de mandature avec la majorité PS de fermer 24 réacteurs d’ici 2025 et 2 – dont Fessenheim, d’ici 2017.