Être locavore, c’est quoi ?
Être locavore, c’est consommer essentiellement des aliments produits à proximité de chez soi. Il ne faut pas confondre la consommation locavore et la consommation en circuit court qui, elle, consiste à limiter les intermédiaires entre producteurs et consommateurs. On peut être locavore sans acheter en circuit court, et vice versa. Par exemple, commander de l’huile d’olive directement à un producteur grec, c’est faire du circuit court mais ce n’est pas du locavorisme…
Manger local n’est pas automatiquement synonyme de manger durable. Des produits locaux bourrés de pesticides, issus de cultures en serres chauffées ou provenant d’un élevage intensif peuvent se révéler bien plus néfastes pour l’environnement que certaines denrées importées. En réalité, tout dépend des modes de production. L’idéal est donc de privilégier des produits locaux ET issus de l’agriculture écologique (sans intrant chimique, de saison, respectueux du bien-être animal), qui rémunèrent au juste prix les producteurs.
Quels sont les bienfaits d’une alimentation locavore ?
Être locavore présente d’abord des bénéfices pour l’économie locale. Privilégier les produits locaux aide à structurer des filières agricoles, à créer des emplois non délocalisables et renforce l’autonomie du système agricole français, ce qui garantit davantage de résilience face aux crises. Si les achats se font en direct aux producteurs, le locavorisme permet de limiter le nombre d’intermédiaires et d’augmenter ainsi les revenus des paysans et paysannes.
Une alimentation locavore est intéressante pour l’environnement lorsqu’elle est associée à d’autres comportements vertueux:
- Privilégier les fruits et légumes de saison permet d’éviter les aliments cultivés sous serre chauffée ou à l’autre bout de la planète. C’est également une très bonne idée pour la santé ! A cet égard, nous avons établi une liste pour connaître les fruits et légumes de saison.
- Opter pour des produits bio, ou issus de l’agriculture écologique, c’est éviter que des pesticides ou engrais de synthèses soient pulvérisés, et participer ainsi à la préservation de la biodiversité. Pour en savoir plus sur les bienfaits de l’agriculture biologiques, découvrez notre page.
Pourquoi être locavore est-il insuffisant ?
Être locavore et acheter en circuit court c’est bien, avoir conscience de la façon dont est produite notre nourriture c’est mieux !
Plus encore que le transport de denrées, les pratiques de l’agriculture industrielle représentent une menace d’envergure pour la biodiversité et le climat. Parmi elles :
- L’utilisation abondante d’engrais et de pesticides de synthèse, qui appauvrissent les sols et polluent les eaux (nitrate, algues vertes).
- Les émissions de gaz à effet de serre, provoquées en grande partie par l’élevage industriel (la fermentation entérique – c’est-à-dire le processus digestif des ruminants – , la gestion des déjections…).
- L’importation de soja OGM ayant contribué à la déforestation en Amérique latine pour nourrir les animaux d’élevages industriels en Europe.
- L’absence de haies, bosquets et autres infrastructures agroécologiques servant à abriter des animaux comme les pollinisateurs.
Outre les conséquences catastrophiques sur l’écologie et la santé, les agriculteurs et les agricultrices sont aussi victimes du système alimentaire actuel à bout de souffle qui les place parfois dans des situations de détresse. D’autre part, la cruauté des conditions de vie et d’abattage des animaux d’élevages industriels remet également en cause ce modèle agricole d’un point de vue éthique.
Pour toutes ces raisons, il n’est pas suffisant d’être locavore si les produits que l’on consomme sont issus de ce type d’agriculture.
Comment adopter un régime alimentaire responsable ?
Plus de bio et de végétaux
Il est possible de réduire l’impact écologique de son alimentation grâces à quelques habitudes faciles à adopter :
- Je végétalise mon alimentation : Les protéines végétales (légumineuses, céréales complètes, fruits à coque) constituent une excellente alternative aux protéines animales (viande, poisson, oeufs, produits laitiers…) Elles sont excellentes pour la santé et émettent très peu de gaz à effet de serre.
- Je me tourne vers des produits issus de cultures respectueuses de l’environnement telles que l’agroécologie, l’agriculture biologique, les élevages paysans durables, le maraîchage de proximité en permaculture, etc. Pour vous aider, on a élaboré un guide des meilleurs labels, afin de différencier les labels les plus vertueux (AB, Nature et Progrès…) des démarches de greenwashing.
Les responsables politiques ont aussi un rôle essentiel à jouer en subventionnant l’agriculture écologique, en développant les repas végétariens et bio à la cantine et en les proposant à des prix accessibles pour les personnes les plus modestes.
Où acheter locavore en vente directe ?
Voici quelques dispositifs de distribution locavore et bio accessibles à la ville comme à la campagne :
- Acheter directement auprès des petits producteurs (pensez à rapporter vos propres contenants !)
- Les AMAP(Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) : sont des relais entre paysans-producteurs et groupes de consommateurs qui se rencontrent chaque semaine pour vendre et acheter les produits du terroir.
- “Poiscaille” : plateforme qui livre des produits de la mer issus de méthodes de pêche respectueuses. A consommer avec grande modération car les stocks de nombreuses espèces sont fragiles.
- Les marchés de producteurs : souvent plus petits, on les reconnaît à leurs étals garnis de fruits et légumes de saison uniquement.
- Produire vous-même une partie de vos légumes, que ce soit dans votre jardin ou dans un espace public type jardin collectif. A noter que les délais d’attente peuvent être relativement longs pour obtenir un terrain en friche auprès de sa Mairie.
Consommer locavore et responsable est un mode de vie visant à ramener ses habitudes à une dimension plus humaine et écologique. Dans cette même logique, nous nous sommes intéressés au tourisme durable et local, qui constitue une alternative aux trajets en avion.
Et si vous souhaitez agir au quotidien sur d’autres sujets qu’être locavore, vous pouvez vous inscrire à la newsletter des Mardis verts. Tous les mardis, on décortique l’empreinte écologique d’un objet du quotidien, et on vous donne des idées pour agir à votre échelle.