Agriculture

Allemagne : petit déjeuner suspect !

Paris, Berlin, le 15 septembre 2009. La Commission Européenne a récemment révélé que des graines de lin génétiquement modifié (GM) avaient été retrouvées dans des produits boulangers ainsi que dans des céréales commercialisés en Allemagne. Ce lin GM tolérant à un herbicide contient un total de 3 gènes résistants aux antibiotiques. Il a été importé du Canada, où sa culture commerciale est pourtant interdite depuis 2001 et son importation n’a jamais été autorisée dans l’Union européenne. La façon dont ce lin est arrivé sur les étagères des supermarchés allemands reste un mystère.

« Sur 19 produits testés, 7 étaient contaminés ! s’indigne Alexander Hissting de Greenpeace Allemagne. Les Allemands sont devenus, sans le savoir, des cobayes… Il faut impérativement retirer les produits contaminés de la vente et faire plus de tests en Allemagne mais aussi dans le reste de l’Europe.»

Ce nouveau scandale est un coup dur pour les agriculteurs canadiens de lin qui s’étaient battus pour faire interdire ce lin transgénique en 2001 de peur de voir leurs récoltes contaminées et refusées dans l’Union européenne. L’Europe importe 68% de la production de lin canadienne.

Ce type de contamination n’est pas nouveau. En 2006, un riz GM qui n’avait jamais été autorisé à la culture commerciale avait contaminé de nombreux produits alimentaires, à travers le monde. Cet été encore, des importations de soja américain ont été bloquées avant leur arrivée en Europe car ils contenaient des traces de maïs transgénique non autorisés.

«Nous demandons à tous les gouvernements de se rendre à l’évidence et de reconnaître enfin que le seul moyen efficace de se protéger contre la pollution génétique et d’interdire la culture commerciale d’OGM, partout dans le monde » explique Rachel Dujardin, de Greenpeace France.

Greenpeace est opposée à la culture d’OGM en plein champ car elle conduit inévitablement à la dissémination des OGM dans l’environnement et à leur introduction dans la chaîne alimentaire. Les recherches sur leurs effets environnementaux et sanitaires sont largement insuffisantes pour qu’un tel risque soit pris.