Paris, le 20 août 2009 – Greenpeace se félicite de la décision du Conseil d’Etat qui a reconnu que le décret du 19 mars 2007, relatif à l’obligation d’information du public sur la culture en plein champ d’organismes génétiquement modifiés (OGM) expérimentaux, n’était pas conforme à la directive européenne 2001/18.
Ce décret, pris par le gouvernement Villepin, qui avait opté pour la voie règlementaire, faisant l’économie d’un débat parlementaire, avait fait l’objet d’un recours initié par le Comité de recherche et d’informations indépendantes sur le génie génétique (CRII-GEN). Le Parlement a maintenant jusqu’à fin juin 2010 pour statuer à nouveau, espérons que ce soit dans le sens d’une meilleure information du public.
Ce sujet reste plus que jamais d’actualité puisque le Ministère de l’agriculture refuse toujours de communiquer les informations disponibles sur les impacts sanitaires des OGM. La vérité est que personne ne sait si ces cultures sont sans danger pour la consommation animale ou humaine car les tests de sûreté n’ont jamais excédé 90 jours. Les rares études portant sur les risques environnementaux et sanitaires des OGM sont conduites par les firmes de biotechnologies elles-mêmes, avec des protocoles d’analyse controversés jusque dans les milieux scientifiques et qui demeurent à l’abri du débat public.
On se souvient notamment du cas du maïs MON863 de Monsanto qui avait fait l’objet d’une étude toxicologique sur des rats, en vue de son homologation. Après une action en justice d’une année, Greenpeace avait fini par obtenir la publication de cette étude que Monsanto voulait garder confidentielle. Et pour cause : le tableau clinique établi au terme de l’étude faisait notamment état d’une augmentation de la glycémie, d’une diminution des globules rouges et de lésions rénales et hépatiques. Ces effets biologiques inattendus auraient dû mener à des examens plus approfondis avant même d’envisager une possible mise sur le marché du MON863. Pourtant, rien de tout cela n’a été fait et ce maïs a été autorisé pour la consommation humaine et animale dans l’Union européenne.
Selon Rachel Dujardin, Chargé de Campagne OGM à Greenpeace France «Ce manque de transparence est inadmissible. L’évaluation des risques des OGM est insuffisante, non indépendante et opaque. Cultiver des OGM expérimentaux en plein champs et prendre ainsi le risque que des cultures destinées à l’alimentation soient contaminées est complètement irresponsable. La seule solution satisfaisante pour protéger les citoyens et l’environnement demeure la culture sous serre, dans des conditions de confinement efficaces.»
Il est grand temps de mettre un terme à la culture du secret qui a toujours entouré les questions liées aux OGM. Rappelons qu’actuellement 80% de la viande, du lait et des œufs proviennent d’animaux nourris avec des OGM et ne font l’objet d’aucun étiquetage. «Les OGM entrent ainsi dans la chaîne alimentaire à l’insu des consommateurs, pourtant très largement réfractaires aux OGM dans leur alimentation et dans l’environnement.» précise Antoine Foucher, Directeur des campagnes pour Greenpeace France.