Cairn Energy a de grands projets pour l’Arctique… Les campagnes de prospection pétrolières se succèdent, mais voilà : la compagnie n’a toujours pas publié son plan d’urgence pour faire face à un éventuel déversement de pétrole dans les eaux glacées de l’Arctique.
Dimanche 29 mai au matin, des militants de Greenpeace avaient déjà abordé le Leiv Eiriksson, une plate-forme pétrolière de 53 000 tonnes envoyée en Arctique par Cairn Energy. Deux militants, installés dans une tente de survie attachée à la plateforme, 30 mètres au-dessus de la mer, pendant trois jours, ont ainsi pu retarder les plans de Cairn Energy. Ils ont ensuite été évacués par la marine danoise – le Groenland étant une province du Danemark.
Cairn Energy, tout en niant toute interruption de ses opérations, a alors intenté une action en justice à l’encontre de Greenpeace, invoquant un « ralentissement des activités » susceptible d’entraîner des coûts estimés à « au moins » deux millions de dollars par jour.
Greenpeace avait prévenu Cairn que les actions ne cesseraient pas. Elle a tenu parole !
Ce samedi 4 juin, 18 ambassadeurs de Greenpeace sont à nouveau monté sur la plateforme positionnée au large du Groenland, pour réclamer le plan d’urgence de Cairn Energy. Les militants se sont rendus jusqu’à la plateforme à bord de cinq canots pneumatiques partis de l’Esperanza.
Cairn Energy : Où est votre plan d’urgence pour… par gpfrance
Les activistes, venus du Royaume-Uni, de Finlande, d’Italie, de Suède, du Canada, ou d’Allemagne ont ensuite été mis en état d’arrestation et emmenés à Nuuk, la capitale du territoire semi-autonome du Danemark, pour interrogatoire.
L’addiction au pétrole met l’Arctique en danger !
L’Arctique, un des derniers endroits protégés de la planète, est l’habitat d’oiseaux et de mammifères marins uniques au monde. Mais cette région renfermerait aussi l’équivalent de 90 milliards de barils de pétrole qu’il est techniquement possible de récupérer, dont 84 % se trouvent en mer. Une marée noire y aurait des conséquences fatales…
Les dangers de l’exploitation pétrolière en Arctique sont immenses. Il faudrait bien plus de temps à une marée noire pour se dissiper dans des eaux proches d’un état de glace que dans des eaux plus tempérées. Températures glaciales, conditions climatiques extrêmes et éloignement géographique constituent de sérieux obstacles aux interventions de dépollution. De plus, la présence de nappes d’hydrocarbures dans les eaux arctiques serait synonyme d’empoisonnement pour un écosystème marin unique au monde. Les industriels sont incapables de garantir qu’une marée noire ne surviendra pas, et leurs plans d’intervention en cas de catastrophe restent largement inadaptés!