Le Rainbow Warrior, navire amiral de Greenpeace a une belle histoire à son actif. Il a été la pièce maîtresse des campagnes contre les baleiniers, l’immersion des déchets radioactifs, le massacre des phoques gris… En 1983, en pleine guerre froide, il pénètre dans les eaux interdites de Sibérie pour documenter le massacre des baleines grises. En 1985, le Rainbow Warrior appareille pour l’atoll de Rongelap, dans le Pacifique-Sud. A la suite d’essais nucléaires américains effectués de 1946 à 1956, des poussières radioactives ont recouvert Rongelap. Les répercussions sur la population locale sont désastreuses : cancers, leucémies, malformations génitales en nombre très élevé. Au cours de l’opération « Exode », Greenpeace évacue toute la population de Rongelap vers l’île de Mejato.
Après avoir pris soin de ces premiers « réfugiés de l’environnement », le Rainbow Warrior cingle vers Auckland, d’où il doit repartir vers le site nucléaire français de Mururoa. Le 10 juillet 1985, deux explosions secouent la coque du navire alors qu’il mouillait dans le port d’Auckland. Le Rainbow s’enfonce dans les eaux du port.
Fernando Pereira, photographe et compagnon de Greenpeace, trouve la mort dans l’attentat. Le sabotage est évident. Les faux époux Turenge, qui sont en fait le Capitaine Prieur et le commandant Mafart, agents des services secrets, sont rapidement arrêtés. Dans les semaines qui suivent, les preuves contre le gouvernement français s’accumulent.
Sous la pression internationale, celui-ci finit par reconnaître les faits. Le bateau a bien été coulé par les services secrets français qui ont agi sur ordre, probablement du président Mitterrand… Charles Hernu, ministre de la Défense du gouvernement Mauroy démissionne. La tragédie a mis en lumière, dans le monde entier, le combat de Greenpeace, lui donnant encore plus de force et de détermination pour poursuivre ses missions. En France cependant, une campagne de désinformation est orchestrée avec vigueur par les autorités. Il s’agit de faire passer la France pour une victime, l’agresseur n’étant autre que Greenpeace, organisation étrangère probablement manipulée par des intérêts ennemis… La manipulation est efficace et la suspicion entretenue coupe l’organisation du soutien de son public. Le bureau français de Greenpeace est contraint de fermer ses portes en 1987 et les rouvrira deux ans plus tard.
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