Vendredi 23 février, les militantes et militants sont passés à l’action en installant, sur l’esplanade devant la préfecture, un derrick de forage pétrolier pour simuler une marée noire. Leur objectif : demander au préfet de Gironde, Étienne Guyot, de ne pas autoriser le projet de nouveaux forages. Il y a urgence: le préfet n’a plus que quelques semaines pour se prononcer.
Action devant la préfecture de la Gironde, à Bordeaux, contre les projets de nouveaux forages pétroliers à la Teste-de-Buch.
23 février 2024. © Benjamin Guillot-Moueix / Greenpeace
Aller chercher la dernière goutte de pétrole…
L’entreprise canadienne Vermilion Energy, implantée à la Teste-de-Buch près d’Arcachon, exploite une cinquantaine de puits d’extraction de pétrole sous le bassin aquitain depuis les années 1960. Fin 2023, elle a demandé une extension de son permis d’exploitation afin de pouvoir réaliser jusqu’à huit nouveaux puits de pétrole sur sa concession de la Teste-de-Buch, située entre le lac de Cazaux et la Dune du Pilat. L’objectif affiché est de compenser la perte de rendement des puits existants et ainsi continuer d’extraire autant de pétrole que possible jusqu’à la fin de l’extraction d’hydrocarbures en France en 2040, actée par la loi Hulot.
… au mépris de l’environnement et du climat
Triste ironie : ce projet est localisé au cœur de la forêt de La Teste-de-Buch, celle-là même qui a vu partir en fumée 5800 hectares durant les incendies qui ont ravagé la Gironde à l’été 2022, symptôme du dérèglement climatique.
Pourtant, la communauté scientifique mondiale, l’ONU et l’Agence internationale de l’énergie sont unanimes : plus aucun nouveau projet d’extraction de ressources fossiles ne doit voir le jour si l’on veut respecter l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, comme prévu par l’accord de Paris.
D’ailleurs, Emmanuel Macron l’a affirmé lui-même : transition écologique et pétrole sont incompatibles. Où est donc le bon sens dans ces projets de nouveaux forages ?
Tous ces arguments ont poussé notre groupe local à s’opposer à ce projet.
Mobilisation locale, mais pas que !
Début décembre, le collectif Stop Pétrole Bassin d’Arcachon est ainsi né de cette opposition et rassemble des organisations locales comme StopTotal Bordeaux, Ecocitoyens du Bassin d’Arcachon, Extinction Rébellion Bordeaux et des citoyens et citoyennes opposés à ce projet. Une première manifestation a eu lieu le 9 décembre 2023 devant la sous-préfecture d’Arcachon, suivie par le lancement de la pétition sur Greenvoice « NON aux nouveaux puits de pétrole sur le bassin d’Arcachon ! ». Cette pétition, qui a déjà recueilli près de 40 000 signatures, vise à interpeller le gouvernement et à demander au préfet de ne pas autoriser le projet.
Cette lutte locale a déclenché un engouement citoyen et politique immédiat, signe que le projet est perçu comme anachronique par l’opinion publique, avec un relais important par des influenceurs et influenceuses climat et une opposition publique au projet de personnalités politiques comme Marie Toussaint (EELV), Loïc Prudhomme (LFI) ou Nicolas Thierry (EELV). Le 4 février, une tribune a été publiée sur le site du Monde, rassemblant 168 signataires scientifiques, politiques et activistes.
Sur les réseaux sociaux, le projet est également dénoncé par de nombreux influenceuses et influenceurs.
Le 11 février, une manifestation a rassemblé à Bordeaux environ 3000 personnes pour s’opposer au projet. Elle a été soutenue par de nombreux élu·es locaux, mais aussi par plusieurs personnalités présentes sur place, comme la journaliste Paloma Moritz, les militantes Camille Etienne et Greta Thunberg ou le militant Thomas Brail.
À l’appel du collectif, environ 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Bordeaux.
11 février 2014. © Benjamin Guillot-Moueix / Greenpeace
Vous aussi, rejoignez-nous !
Le 13 novembre 2023, la Commissaire en charge de l’enquête publique sur le projet a annoncé dans son rapport être favorable à ce projet d’extension. Le préfet, dernier décisionnaire, doit se prononcer dans les semaines à venir.
Pour agir :
- Vous pouvez signer la pétition contre ces forages. Plus nous serons nombreuses et nombreux, plus nous pourrons convaincre le préfet de ne pas autoriser le projet !
- Vous pouvez entrer en contact avec le groupe local de Greenpeace à Bordeaux et participer à la réunion mensuelle du groupe (contacter gl.bordeaux@greenpeace.fr pour toute précision) !
