Bois illégal
Est considéré comme bois illégal tous les grumes de bois issus de l’exploitation forestière illégale, laquelle désigne toute coupe de bois pratiquée sans autorisation légale de l’Etat concerné, ou par des moyens illégaux (travail d’enfants, travailleurs ne répondant pas aux normes de formation ou protection du pays, chantier ne répondant pas aux prescriptions de l’OIT (Organisation internationale du travail) etc.
Comme nous l’expliquons dans nos rapports, du bois peut ainsi être déclaré illégal quand il est coupé ou exploité en violation des lois du pays producteur. La légalité des papiers administratifs fournis par les exportateurs ou négociants de bois dans les pays forestiers ne peut pas être considérée comme acquise. C’est tout le problème du marché du bois, notamment tropical, extrêmement éclaté, avec de nombreux intermédiaires et étapes de transformation tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
L’exploitation de bois illégal est un problème global, environnemental et social majeur. C’est la première étape de la déforestation. L’exploitation du bois nécessite de fragmenter les forêts denses, souvent encore préservées (paysages de forêts intactes) en y traçant de larges routes pour y acheminer matériel, machines et main d’œuvre avant d’en extraire du bois de valeur. Elle se fait le plus souvent au détriment des communautés forestières qui ne reçoivent que quelques miettes des fruits de cette exploitation, quand elles ne sont pas victimes de violences ou d’abus.
L’exploitation du bois illégal peut être liée financièrement au crime organisé ou à des fraudes fiscales, et elle peut alimenter des guerres civiles ou des régimes dictatoriaux (ce fut le cas au Libéria, en Birmanie, République démocratique du Congo, etc.)
L’exploitation forestière illégale représente entre 15 et 30 % du bois commercialisé dans le monde. Sa valeur commerciale est estimée à 11 milliards de dollars, soit quasiment celle du marché de la drogue estimée à 13 milliards de dollars.