Il y a quelques semaines, nous déposions devant le ministère de l’Écologie un tronc d’arbre de plus de 4 tonnes pour interpeller Ségolène Royal sur le manque d’action de la France contre le bois illégal.
Ce « petit » cadeau avait fait grand bruit et les réactions ne s’étaient pas faites attendre. Greenpeace avait été reçu le matin même par la directrice de cabinet de Ségolène Royal qui nous avait affirmé la volonté du gouvernement de procéder à des contrôles.
Plus tard dans la journée, à l’Assemblée nationale, interrogé sur le sujet par le député Jean-Louis Roumegas, le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, Alain Vidalies, affirmait que les conclusions d’une mission conjointe des inspections des ministères de l’Agriculture et de l’Écologie devait permettre d’avancer sur « le dispositif permettant d’exercer le contrôle approprié »… deux ans après l’entrée en vigueur du règlement européen (RBUE).
Greenpeace a le même jour porté plainte contre X pour défaut de diligence raisonnée et mise en marché de bois illégal auprès du procureur de La Rochelle.
Depuis… silence radio. Aucun contrôle ni enquête n’a été effectué, tandis que du bois suspect est toujours stocké dans plusieurs ports français. Par ailleurs, nous n’avions reçu aucune informations concernant les conclusions promises fin mars.
Une mobilisation qui a payé !
Hier matin, Greenpeace et d’autres ONG étaient reçues par un représentant du ministère afin de faire le point. C’était la première fois que nous les rencontrions depuis notre action de mars.
Et, bonne nouvelle, les 100 000 emails envoyés à Ségolène Royal et son cabinet depuis le début de l’année ont eu un impact et le ministère commence enfin à bouger !
Fin avril, une quinzaine d’agents vont être formés pour pouvoir procéder à des contrôles de bois : des contrôles planifiés, mais aussi inopinés si la situation l’exige. Ce sont eux qui pourront vérifier si le principe de diligence raisonnée, qui exige des importateurs de bois de prouver qu’ils ont tout mis en œuvre pour minimiser les risques d’illégalité, est efficace.
A quand les premiers contrôles ?
Beaucoup de choses restent cependant à mettre en place et nous l’avons fait savoir au ministère. Nous demandons à ce que les premiers contrôles se fassent au plus vite, dès début mai. Et plus précisément dans les ports de la Rochelle et Caen où nous avons depuis plusieurs mois identifié des lots de bois suspects.
Nous voulons également insister sur la transparence de ces contrôles : plus les informations récoltées seront partagées, plus la lutte contre le bois illégal pourra être efficace.
Pour continuer de mettre la pression sur le gouvernement, et garantir la poursuite par la France de la mise en œuvre de la RBUE, Greenpeace décidera dans les prochaines semaines de l’opportunité d’écrire officiellement à la Commission européenne pour l’avertir sur les retards de la France en matière de mise en œuvre.