Bois illégal : Greenpeace et plusieurs ONG portent plainte contre un géant mondial du bois

Le 18 novembre, Greenpeace et d’autres ONG ont déposé une plainte visant la filiale française de DLH, l’un des plus importants marchands de bois au monde. Elles accusent DLH-France d’avoir acheté de 2000 à 2003 du bois au Libéria au mépris de la législation en vigueur et alors que le pays était en pleine guerre civile. Pire : ce trafic aurait financé le régime sanguinaire de Charles Taylor.


Dès 2002, Greenpeace a mené campagne et multiplié les actions (comme ici) pour dénoncer le trafic de « bois de guerre » en provenance du Libéria.

De 2000 à 2003, DLH-France se serait fourni en bois auprès d’entreprises forestières libériennes corrompues, sans scrupules qui agissaient en dehors de toute réglementation. Greenpeace et les autres plaignants disposent de sérieux éléments prouvant que les fournisseurs de DLH pratiquaient corruption, évasion fiscale, dégradation de l’environnement, commerce d’armes et atteintes aux droits de l’homme. En outre, ces fournisseurs finançaient les activités du président libérien Charles Taylor, actuellement jugé pour crimes de guerre.

DLH serait donc coupable de recel. En clair, les ventes de bois alimentaient la guerre civile et DLH-France a fermé les yeux sur ce trafic. Pourtant, dès 2001, plusieurs ONG avaient alerté DLH. Il a fallu que l’ONU se saisisse de la question et décrète en 2003 un embargo sur le bois en provenance du Libéria pour que DLH cesse ses activités.

Pour autant, il n’est pas question que ce trafic reste impuni. C’est le sens de la plainte déposée le 18 novembre devant le procureur de la République de Nantes par Greenpeace et d’autres ONG (Global Witness, Sherpa, les Amis de la Terre) et un éminent activiste libérien (Alfred Brownell).

Par ailleurs, cette plainte rappelle une nouvelle fois que l’Union européenne doit se doter d’une réglementation exigeante sur le commerce du bois. Elle serait susceptible de bannir l’importation de bois illégal en Europe. Pour rappel, cette législation est actuellement en débat au niveau européen.