Depuis plusieurs années, TotalEnergies affiche officiellement son intention

Climat

Bombes climatiques: TotalEnergies explose le climat

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Malgré ses engagements climatiques et ses discours verts, la multinationale TotalEnergies est pleinement engagée dans une logique d’expansion des énergies fossiles (pétrole et gaz) qui plonge notre planète dans le chaos climatique. Dans notre nouveau rapport, publié mercredi 25 octobre, nous mettons en lumière les nombreux projets climaticides dans lesquels la multinationale est impliquée.

Depuis plusieurs années, TotalEnergies affiche officiellement son intention de devenir l’entreprise pétro-gazière “de l’énergie responsable. La réalité est tout autre : en 2022, ses activités de production d’énergie reposaient encore à plus de 99% sur le pétrole et le gaz, nous enfonçant un peu plus chaque jour dans la crise climatique.

Le projet d’oléoduc EACOP (East African Crude Oil Pipeline) et le projet de production pétrolière Tilenga qui lui est associé sont devenus les symboles de la logique d’expansion pétrolière et gazière de la multinationale. Malheureusement, ces projets en Ouganda et en Tanzanie sont loin d’être les seuls. 

TotalEnergies est impliquée dans de nombreux autres projets d’énergies fossiles qui mettent à mal le climat, la biodiversité et les droits humains. C’est ce que nous mettons en lumière dans notre nouveau rapport, et ce malgré la dernière tentative d’intimidation de la multinationale à notre égard. 

Des bombes climatiques méga-polluantes

Une catastrophe pour le climat

Parmi les centaines de projets dans lesquels TotalEnergies est impliquée, la multinationale participe à 33 mégaprojets pétroliers et gaziers qui pourraient émettre chacun au moins un milliard de tonnes équivalent CO₂ (CO₂e) si toutes leurs réserves étaient exploitées, selon nos calculs estimatifs*. 

Ces bombes climatiques méga-polluantes sont situées aux quatre coins du monde, du Qatar à la Russie en passant par le Mozambique et les États-Unis. Vaca Muerta en Argentine, un projet d’extraction de gaz de schiste, est le plus monstrueux : il pourrait émettre près de 15 milliards de tonnes équivalent CO₂ (CO₂e) à lui seul, selon nos estimations.

Au total, ces 33 projets pourraient être responsables de plus de 90 milliards de tonnes de CO₂e. C’est plus que les émissions cumulées d’une très grande majorité de pays entre 1850 et 2021 ! À titre d’exemple, le Royaume-Uni a émis 74,8 milliards de tonnes de CO₂ sur ces 171 années.

Une menace pour la biodiversité

Trop souvent, ces bombes climatiques se trouvent proches de zones protégées, ce qui questionne la sincérité de cette industrie concernant la prise en compte des enjeux de biodiversité.

Sur les 33 projets super-émetteurs dans lesquels TotalEnergies est impliquée, plus de la moitié sont situés à moins de 50 km d’une zone de biodiversité protégée, et certains se trouvent même à l’intérieur de l’une de ces zones. 

Les conséquences des exploitations pétrolières et gazières sur la biodiversité peuvent pourtant être désastreuses, et elles sont bien connues. En Afrique du Sud par exemple, l’association Bloom dénonce les projets fossiles de TotalEnergies situés en mer, qui représentent un danger pour la biodiversité marine.

Un vrai danger pour les populations

En plus de menacer l’environnement, ces bombes climatiques peuvent également être très dangereuses pour la santé des populations vivant à proximité, et d’autant plus pour les communautés les plus pauvres qui subissent de manière disproportionnée leur pollution.

Le projet méga-polluant Barnett Shale aux États-Unis en est un terrible exemple. Les habitants et habitantes proches des sites d’extraction de gaz de schiste se plaignent de vertiges, saignements de nez ou encore de maux de tête. Des installations sont parfois situées à quelques dizaines de mètres d’écoles ou de crèches.

Des bombes climatiques dans des endroits risqués

Au-delà du désastre écologique et sanitaire qu’elles représentent, les activités de TotalEnergies, et de l’industrie des énergies fossiles en général, risquent d’alimenter des situations de corruption, de conflits armés, de violations des droits humains et des libertés fondamentales des travailleur·ses.

Les deux tiers de ces projets super-émetteurs sont situés dans des États dont le niveau de paix n’est pas bon, selon le classement réalisé par Institute for Economics and Peace

TotalEnergies : les projets super-émetteurs et indice de paix 2023 (IEP)

Ce n’est pas tout : la grande majorité de ces bombes climatiques méga-polluantes se trouve dans des pays dont les régimes sont jugés “autoritaires” ou dans des États où les droits des travailleurs et travailleuses ne sont pas respectés.

Une logique toujours tournée vers l’expansion

À l’encontre des recommandations

Les scientifiques sont unanimes : l’expansion des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) n’est pas compatible avec l’Accord de Paris si nous voulons limiter la hausse de la température à 1,5 °C.

Pourtant, depuis la signature de cet accord en 2015, TotalEnergies a poursuivi  l’expansion de 84 projets pétroliers ou gaziers existants, en participant à l’acquisition de nouveaux permis d’exploration qui lui permettraient d’aller chercher toujours plus de réserves de pétrole ou de gaz.

La multinationale ne semble pas avoir pris en compte non plus les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a appelé à renoncer à tout nouveau projet d’énergies fossiles en 2021. TotalEnergies a été également impliquée dans l’acquisition de nouvelles licences d’exploration  depuis cette annonce.

Une dépendance sur plusieurs décennies

La multinationale prévoit à l’avenir la mise en production de nombreux champs pétroliers ou gaziers. C’est le cas de son projet d’extraction pétrolière Tilenga en Ouganda, associé au tristement célèbre projet d’oléoduc EACOP, tous deux déjà à l’origine de ravages humains et environnementaux considérables. De même pour son mégaprojet gazier, Mozambique LNG, qui a été récemment ciblé par une plainte au pénal déposée contre TotalEnergies.

Loin de ses engagements climatiques et de ses promesses de neutralité carbone d’ici 2050, ces projets sont la preuve que TotalEnergies souhaite bel et bien nous enfermer dans une dépendance aux énergies fossiles sur plusieurs décennies

Mettons un terme aux activités toxiques de TotalEnergies

Malgré son changement de logo et ses discours verts, la multinationale est une entreprise d’énergies fossiles et elle n’a aucune intention d’en changer. Cela témoigne de l’attitude profondément criminelle de l’industrie des énergies fossiles. 

TotalEnergies ignore délibérément les recommandations des scientifiques, exposant ainsi l’humanité à des conditions climatiques mortelles, en premier lieu pour les populations les plus fragiles et les moins responsables de cette crise climatique. 

Pour nous assurer un monde plus durable et plus juste, la logique d’expansion des énergies fossiles doit prendre fin. Il est urgent que la France, l’Europe et le reste du monde sortent de cette dépendance, en se tournant vers plus de sobriété et en développant les énergies renouvelables.  

Mobilisons-nous ensemble pour un monde libéré du pétrole et du gaz : signez notre pétition !

Si vous souhaitez aller plus loin et soutenir notre travail d’investigation : faites un don ! Vos dons sont notre seule ressource et notre plus grande force : Greenpeace refuse tout don d’entreprises, de partis politiques et de gouvernements.

Si vous voulez plus d’informations sur l’investigation que nous avons menée sur les bombes climatiques de TotalEnergies, ainsi que sur la méthodologie utilisée, vous pouvez lire le rapport disponible sur notre site.

*Pour ce rapport, nous avons considéré tous les projets dans lesquels TotalEnergies possède au moins un actif.