Le Brésil s’apprête à porter un sérieux coup à ses efforts dans la lutte contre la déforestation. C’est une nouvelle d’autant plus pénible que ce pays avait pris les devants dans ce domaine. En 2009, le président Lula s’était engagé à réduire la déforestation de 80% à l’horizon 2020. Ce faisant, il propulsait son pays au rang des leaders de la lutte pour le climat. La déforestation ayant catapulté le Brésil à la quatrième place des pays émetteurs de CO2, il était en effet temps de réagir.
Malheureusement, le parlement brésilien devrait voter dans les heures à venir une loi qui revoit totalement le Code forestier brésilien. Cela fait six ans que le Brésil pouvait aligner des chiffres en baisse mais la perspective d’une adaptation de la législation risque à elle seule de déboucher sur une hausse considérable des coupes forestières. Selon l’université de Brasilia, on peut s’attendre à une augmentation de 50% de la déforestation au Brésil si la nouvelle réglementation entre en vigueur.
En effet, le code forestier brésilien qui apportait jusque-là une protection importante à la forêt amazonienne est en voie d’être modifié et très affaibli sous la pression des puissants lobbys de l’agriculture brésilienne. Suite à un probable vote du Sénat brésilien en faveur de la nouvelle version du code forestier, seule la présidente Dilma Roussef pourra encore empêcher le pire d’arriver en usant de son droit de véto.
Des militants de Greenpeace du monde entier se sont mobilisés, depuis 48h devant les ambassades du Brésil, pour envoyer un message à Dilma Rousseff, lui demander d’agir, d’utiliser son droit de véto et de dire non au nouveau code forestier. De Paris à Rome en passant par Berlin, Mexico et Washington … jusqu’à Durban, évidemment, où se tient en ce moment le sommet international sur le climat. Le Brésil sera en outre le pays hôte de la prochaine conférence des Nations unies qui se tiendra, l’année prochaine, à Rio … Le pays doit donc être un exemple !