Une gigantesque procession funéraire a été organisée sur l’esplanade des ministères à Brasilia, hier après-midi. Environ 3000 manifestants issus de communautés autochtones ont transporté environ 200 cercueils jusqu’au Congrès national.
« Ces cercueils symbolisent la mort des peuples indigènes aux mains du gouvernement et de son complice le lobby de l’agro-business », a expliqué Sônia Guajajara, dirigeant d’une communauté autochtone et coordinateur de la marche.
La manifestation était pacifique, mais la police fait usage de gaz lacrymogènes pour faire barrage aux participants. Les cercueils ont été déposés sur la pelouse et les plans d’eau devant le Congrès brésilien, aux côtés d’une banderole géante sur laquelle on pouvait lire « Demarcação Já » (Démarcation maintenant).
La démarcation et la reconnaissance des terres des peuples indigènes sont des droits garantis par la Constitution brésilienne. Cependant, plusieurs initiatives du Congrès, notamment de la part du bloc des « ruralistes », le lobby de l’agrobusiness, visent à torpiller voire couler les processus de démarcation.
Chaque année au Brésil, des dizaines de personnes issues de communautés indigènes sont tuées dans le cadre de conflits fonciers qui les opposent à des agriculteurs et éleveurs.