Brésil, République Démocratique du Congo : la France passoire à bois illégal
Depuis le 3 mars 2013, une règlementation de l’Union européenne devrait être appliquée dans tous les États membres pour arrêter les importations de bois illégal. En France, c’est le ministère de l’Agriculture qui est l’ « autorité compétente » pour la mise en œuvre du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE). Pourtant, plus d’un an après, toujours rien. C’est pourquoi la Brigade de Vérification du Bois (BVB) de Greenpeace intervient, alors que la loi d’application est en discussion au Parlement.
L’exploitation forestière illégale représente entre 15 et 30 % du bois commercialisé dans le monde. Sa valeur commerciale est estimée à 11 milliards de dollars, soit quasiment celle du marché de la drogue estimée à 13 milliards de dollars.
Le bois illégal participe également de manière incontrôlable au processus de déforestation à l’échelle mondiale, qui engendre des conséquences catastrophiques en termes de perte de biodiversité et représente près de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’Union européenne est le principal importateur de bois provenant de Russie, de l’Amazonie brésilienne et du bassin du Congo, avec les USA et la Chine.
La France est la principale porte d’entrée en Europe du bois tropical issu de pays à fort risque d’illégalité comme le Brésil et la République démocratique du Congo. Attestations frauduleuses, blanchiment de bois illégal, dépassement des quotas de coupe, coupes dans des concessions non autorisées, communautés forestières violentées : les illégalités prennent de multiples formes et le bois illégal est omniprésent. Ces faits sont corroborés par la justice brésilienne et l’Observateur indépendant du secteur forestier congolais. Pourtant ce bois illégal ou suspect continue de transiter par les ports de Caen, Nantes, La Rochelle ou Le Havre.
Ce dossier présente plusieurs cas d’importateurs français impliqués directement ou indirectement dans l’importation de bois d’origine illégal ou suspect d’illégalité. Il s’agit du résultat d’enquêtes menées par Greenpeace au Brésil, en République Démocratique du Congo et en France.
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