L’industrie nucléaire est née aux États-Unis en 1942 d’un programme militaire top secret appelé « Projet Manhattan ».
Le nucléaire : créer pour détruire
Son objectif était de mettre au point la première bombe atomique au monde. Ce fut chose faite trois ans plus tard. Le 16 juillet 1945, les États-Unis testaient leur bombe dans le désert du Nouveau-Mexique. À cette date, la Seconde Guerre mondiale était terminée en Europe, mais pas en Asie. Les États-Unis décidèrent de lâcher des bombes atomiques sur le Japon. Le 6 août 1945, une bombe atomique détruisait la ville d’Hiroshima. Trois jours plus tard, une autre tombait sur la ville de Nagasaki. Environ 200 000 personnes y ont perdu la vie (sur le coup ou dans les mois et les années qui ont suivi).
Depuis 1945, huit autres pays se sont dotés d’armes nucléaires (la Grande-Bretagne, la France, la Russie, la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord), et 30 ont construits des centrales nucléaires (soit au total 437 réacteurs nucléaires à travers le monde).
L’arme nucléaire en France
En 1945, le général de Gaulle crée le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour mettre au point la bombe atomique française. Le premier essai nucléaire a lieu en 1961, dans le désert algérien, puis 210 essais suivront jusqu’en 1966, dans le Sahara et en Polynésie française (sur les atolls de Fangataufa et de Mururoa).
Un moratoire d’arrêt des essais a été décidé par le président François Mitterrand en 1991, mais il a été rompu par son successeur, Jacques Chirac, qui reprit en 1995 les essais nucléaires dans le Pacifique. Il s’agissait officiellement de réaliser une ultime campagne d’essais avant de passer à un programme de simulation. Le dernier essai eut lieu en janvier 1996. En septembre de la même année, la France signait le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Depuis cette date, elle n’a plus jamais effectué d’essais nucléaires.
La nucléarisation de la France
Les premiers réacteurs nucléaires apparaissent en France à la fin des années 50. Mais c’est au début des années 70, dans le contexte du premier choc pétrolier, qu’un programme de grande ampleur est lancé. C’est le « plan Messmer », qui vise à généraliser le recours à l’énergie nucléaire en France et prévoit la construction de trois réacteurs par an. Ce programme a fait de la France le pays le plus nucléarisé au monde.
Aujourd’hui, on compte 58 réacteurs sur le territoire français. Tous sont des réacteurs de deuxième génération (réacteurs à eau pressurisée). Un réacteur dit de troisième génération, de type EPR, est en construction à Flamanville (près de Cherbourg, dans la Manche) depuis 2007 et accuse un retard très important. Alors qu’il devait être connecté au réseau en 2012, EDF annonce son hypothétique démarrage en 2018. De plus, son coût initial a triplé.
Une sortie du nucléaire difficile, pourtant vitale
Que ce soit en termes de sécurité ou de viabilité économique et sociale, le nucléaire ne fait plus illusion. C’est une catastrophe dans tous les sens du terme. Pourtant les différents gouvernements français, influencés par le lobby nucléaire, persistent dans leur entêtement tragique à vouloir maintenir la France dans le nucléaire.
Le scandale de la Programmation pluriannuelle de l’énergie en 2016 en est l’exemple criant : elle ne respecte ni les engagements du candidat Hollande de 2012, ni la loi de transition énergétique votée par le Parlement. Car rien n’est prévu dans ce texte pour ramener la part du nucléaire à 50 % du mix électrique français d’ici à 2025. C’est un scandale démocratique d’une part, doublé d’une procrastination politique dangereuse d’autre part, puisque notre parc nucléaire se dégrade à grande vitesse et qu’EDF, engluée dans le scandale des anomalies constatées sur les composants nucléaires fabriqués au Creusot par Areva et en position de faillite économique, n’est plus en mesure d’en garantir pleinement la sûreté du parc.