Que disent ces cartes ?
La modélisation de plus de 1000 cartes, correspondant chacune à une situation météorologique survenue au cours des années 2017, 2018 et 2020, permet d’évaluer la direction et la dangerosité du nuage radioactif généré si un accident similaire à celui de Fukushima venait à se produire à la centrale nucléaire du Tricastin.
En moyenne, sur l’ensemble des 1096 configurations météorologiques étudiées, plus de 13 millions de personnes recevraient en quelques heures une dose de radioactivité supérieure à la limite d’exposition du public, fixée à un millisievert par an. Selon les variations météorologiques, presque toutes les régions et grandes villes en France pourraient être contaminées, ainsi que les pays voisins comme l’Italie, la Suisse, l’Allemagne ou l’Autriche.
Pourquoi faire une simulation d’accident à la centrale nucléaire du Tricastin ?
Tricastin est une des plus vieilles centrales nucléaires encore en fonctionnement en France. Après 40 ans de service et de nombreuses alertes de Greenpeace sur la nécessité de fermer cette centrale, EDF compte prolonger de dix ans la durée de vie des réacteurs quarantenaires du parc nucléaire français. Pourtant, à la centrale du Tricastin, les problèmes se multiplient : la cuve d’un des réacteurs compte plus de 20 fissures, la centrale est sensible aux séismes, aux inondations mais aussi aux sécheresses, elle est aussi menacée en cas de rupture du canal de Donzère-Mondragon en amont du Rhône…
Tricastin n’est pourtant que la partie émergée de l’iceberg. D’ici 2025, les deux tiers des réacteurs nucléaires français auront atteint ou dépassé 40 ans de fonctionnement. Faire du neuf avec du vieux n’est pas possible lorsque l’on parle de nucléaire. Le vieillissement et les dangers de la centrale nucléaire du Tricastin seront d’ailleurs au cœur du procès des 34 activistes de Greenpeace France qui se tiendra à Valence le 29 juin prochain