Un écosystème précieux et essentiel
Le Cerrado abrite 5 % de la biodiversité mondiale avec plus de 12 000 espèces de plantes, dont plus d’un tiers sont endémiques. Cette savane est l’habitat de plusieurs centaines de mammifères, dont certains emblématiques comme le jaguar, le tatou ou le singe hurleur noir. Près de 900 espèces d’oiseaux, environ 200 espèces d’amphibiens et 260 reptiles y ont également été recensées.
La composition de cet écosystème est assez unique : on parle de lui comme d’une « forêt renversée » : 70 % de sa biomasse vivante est en effet située sous terre ! Ses racines sont particulièrement importantes, notamment pour le stockage du carbone. On estime que sa végétation restante absorbe près de 13,7 milliards de tonnes de CO2, soit 137,2 tonnes par hectare.
Le Cerrado est également le « berceau de l’eau » du Brésil : huit des 12 principaux bassins hydrographiques du pays y prennent leur source, dont le bassin du Pantanal, la plus grande zone humide du monde.
Cette savane est composée à 5 % de terres autochtones, où la déforestation est beaucoup moins importante qu’ailleurs. Les études scientifiques prouvent que lorsque les droits territoriaux des peuples indigènes sont respectés, la nature l’est également. Malheureusement, depuis l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir en 2019, les menaces auxquelles les communautés autochtones font face se sont intensifiées. Avec le soutien du gouvernement, les agro-industriels accaparent et ravagent les terres de ces populations en faisant preuve d’une violence inouïe.
Des cascades au Cerrado. © Marizilda Cruppe
Un écosystème menacé par l’agriculture
Le Cerrado est l’une des régions les plus menacées du Brésil. Aujourd’hui, cette savane a déjà perdu la moitié de sa végétation naturelle à cause des activités humaines et agricoles. Régulièrement, les agro-industriels déclenchent volontairement des incendies pour libérer l’espace nécessaire pour les cultures de soja et les élevages bovins.
Le soja est le principal produit cultivé au Cerrado. Il représente 40 % du soja brésilien et la majeure partie est destinée à l’exportation. L’Union européenne est complice de la destruction du Cerrado : elle importe plus de 30 millions de tonnes de ce soja chaque année pour nourrir ses animaux d’élevage.
Les champs de soja s’étendent à perte de vue. ©Marizilda Cruppe
Un espoir de le protéger ?
Depuis plusieurs mois, une réglementation européenne anti-déforestation est en cours de discussion. Si son contenu est assez ambitieux, elle pourrait mettre un terme à la déforestation importée à laquelle nous participons en important et en commercialisant en Europe des produits à risque de déforestation, comme le soja.
En l’état, le texte n’est pas satisfaisant : il ne tient pas compte de tous les écosystèmes terrestres menacés par cette destruction. Dans la version proposée par la Commission européenne et le Conseil de l’UE, seuls les écosystèmes forestiers sont pris en compte : le Cerrado ne serait alors que très peu protégé.
C’est pour cela que nous nous mobilisons depuis plusieurs mois : nous voulons une loi anti-déforestation la plus ambitieuse possible. Vous aussi, faites entendre votre voix ! Signez notre pétition et, ensemble, mettons la pression sur nos responsables politiques pour les pousser à s’engager véritablement contre la déforestation.
