En juillet 2023, notre planète a connu son mois le plus chaud depuis des “centaines, si ce n’est milliers d’années”, d’après Gavin Schmidt, climatologue de la NASA. Malheureusement, malgré les avertissements répétés, l’industrie fossile (charbon, pétrole et gaz), qui est de loin la plus grande contributrice au changement climatique mondial, continue ses activités mortifères et aggrave le changement climatique chaque année.
Les événements climatiques extrêmes, tels que les canicules, les sécheresses, les incendies, les ouragans et les inondations, se multiplient et touchent cruellement les populations vulnérables. Au cours de la dernière décennie, il y a eu 15 fois plus de morts dans les pays vulnérables que dans les autres pays, selon le dernier rapport du GIEC de mars 2023.
Un monde à +1,5 °C ne ferait qu’accentuer la fréquence et l’intensité des catastrophes climatiques, entraînant davantage de pertes humaines et de coûts économiques. La France a déjà dû faire face à une « facture climatique » de 10,6 milliards d’euros en 2022. De plus, selon l’ONU, d’ici le milieu du siècle, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires pourraient être en danger de famine à cause du changement climatique. Un futur désastreux qui exige des actions urgentes et ambitieuses pour protéger notre planète et sa population.
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Qu’est-ce qu’un événement climatique extrême ?
Un événement climatique extrême est un phénomène météorologique ou climatique qui est considéré comme inhabituellement intense, sévère ou prolongé dans une région donnée. Ces événements se caractérisent par leurs effets importants sur l’environnement, la société et l’économie.
Ils peuvent entraîner des conséquences graves telles que la perte de vies humaines, des dommages matériels importants, des perturbations économiques et agricoles, ainsi que des changements considérables dans les écosystèmes naturels.
Changement climatique et événements climatiques extrêmes dans le monde
Dans son rapport de 2012, le GIEC fait le lien entre le climat et les événements climatiques extrêmes en indiquant ceci : « l’évolution du climat modifie la fréquence, l’intensité, l’étendue, la durée et le moment d’apparition des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, et peut porter ces phénomènes à des niveaux sans précédent ».
Chaque région est et sera touchée de façon différente. Certaines régions seront plus atteintes par les cyclones et les inondations, tandis que d’autres seront davantage atteintes par les canicules et/ou la sécheresse.
À propos des canicules
Les températures records deviennent plus courantes, augmentant le risque de canicules sévères et prolongées à cause du changement climatique. Cet été, la Grèce a connu sa pire canicule depuis plus de 30 ans, avec des pics de chaleur atteignant 40 °C à Athènes. Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé. Des vagues de chaleur extrême sont observées partout dans le monde : 48 °C en Sardaigne (Italie), 45,4 °C en Espagne, 39,4 °C à Pékin (Chine), 49,8 °C à Zabol (Iran), 49 °C en Tunisie, 48,7 °C en Algérie…
Ces derniers jours, la Terre🌍 connaît une série de #températures record 🌡️, dépassant tous les records précédents à cause du #changementclimatique. À @franceinfo📺 j'explique quelles sont les consequences plus important du réchauffement globale pour l'homme @CNRS @IPSL_outreach pic.twitter.com/XNGFU3UWXB— Davide Faranda (@DaviFaranda) July 5, 2023
À propos des ouragans, cyclones et typhons
Bien que le nombre total de ces tempêtes n’augmente pas nécessairement, le réchauffement des océans fournit davantage d’énergie à ces phénomènes, ce qui peut intensifier leur puissance et leur destructivité. En juillet 2023, dans le Sud-Est de la Chine, le cyclone Talim a entraîné l’évacuation préventive de près de 230 000 personnes. Heureusement, son intensité a diminué lorsqu’il a touché le sol. Un scénario similaire s’est produit à Madagascar en février 2023, où le cyclone Freddy a enregistré des vents de plus de 220 km/h mais a perdu de sa force en entrant dans les terres. Selon Emmanuel Cloppet, directeur de Météo-France pour l’océan Indien, si le cyclone Freddy avait frappé une zone habitée, les conséquences auraient été apocalyptiques.
À propos des inondations et des pluies torrentielles
Le changement climatique peut augmenter l’évaporation et la capacité d’absorption de l’atmosphère, entraînant des précipitations plus intenses. Cela peut provoquer des inondations plus graves et plus fréquentes. Cela a été le cas :
- en Inde, où des pluies torrentielles d’une intensité jamais vue en 40 ans ont provoqué des inondations destructrices et mortelles,
- aux États-Unis dans le Vermont, à New York, dans la vallée d’Hudson et d’autres régions du Nord-Est,
- mais aussi au Brésil, au Japon, en France…
À propos des sécheresses
Certaines régions peuvent connaître des sécheresses plus longues et plus sévères en raison de changements dans les régimes de précipitations.
La sécheresse ne survient pas qu’en été ! Le manque de précipitation à l’hiver 2023 en France n’a pas permis de remplir les nappes phréatiques, source cruciale d’eau potable pour le bien-être des humains et des écosystèmes. Déjà fortement asséchées par les canicules de l’été 2022, “68 % des nappes restent au-dessous des normales mensuelles en juin 2023”.
Autre conséquence dévastatrice des sécheresses extrêmes : les incendies. Bien que la majorité soit d’origine humaine, les sécheresses et les canicules accentuent leur violence et leur intensité, les rendant difficilement maîtrisables. Cela a été tragiquement démontré en France lors de l’été 2022, et au Canada en juillet 2023 où plus de 11 millions d’hectares ont été ravagés par les flammes.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre et la prise de mesures d’atténuation et d’adaptation sont essentielles pour faire face à ces défis climatiques croissants.
Les causes du changement climatique
L’activité humaine est incontestablement la principale cause du dérèglement climatique. Cela inclut particulièrement les industries les plus polluantes.
Bien que chacun et chacune doivent agir individuellement pour limiter la crise climatique, une étude de juin 2019 montre que cela ne contribue qu’à 30 % de l’effort nécessaire. Le gouvernement et les industries polluantes doivent désormais assumer leurs responsabilités et agir avec ambition face au défi climatique. Les belles paroles ne suffisent plus !
Dans leur dernier rapport de mars 2023, les scientifiques du GIEC affirment que les industries fossiles (gaz, pétrole et charbon) sont responsables de 86 % des émissions mondiales de CO₂ de la dernière décennie. Malgré les infrastructures existantes qui génèrent déjà trop de gaz à effet de serre, et les appels du GIEC à stopper de nouveaux projets fossiles, les industries fossiles du monde entier persistent en déployant de nouvelles initiatives climaticides comme le nouveau méthanier du Havre en France ou le projet Eacop en Ouganda. Le temps est venu pour des actions concrètes et responsables !
Quelles sont les personnes les plus touchées par les événements climatiques extrêmes ?
Parmi les 7,8 milliards d’êtres humains sur Terre, “entre 3,3 et 3,6 milliards vivent dans des environnements très vulnérables au changement climatique” principalement dans les pays de l’hémisphère Sud. Ce sont eux qui subissent le plus les événements climatiques extrêmes, mais qui ont également la capacité d’adaptation la plus faible. Pourtant,les émissions de gaz à effet de serre proviennent majoritairement des pays industrialisés depuis 1850, comme le montrent les données de Carbon Brief.
Les pays qui, comme la France ou les États-Unis, ont prospéré en investissant tôt dans les énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole et le gaz, portent une plus grande part de responsabilité dans le changement climatique. Par conséquent, il est donc juste que ces pays assument une part importante des efforts de réduction des émissions.
Une lutte sociale et écologique
Au-delà des conséquences mortelles des événements climatiques extrêmes, l’impact économique est sans précédent dans certains pays comme l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande. À titre d’exemple, les pertes et dommages résultant des inondations au Pakistan en 2022 s’élèveraient à plus de 30 milliards de dollars.
Si les pays du Sud subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique, les populations des pays industrialisés du Nord ne sont pas complètement épargnées.
En France, par exemple, il existe environ 5 millions de logements où les habitants ont du mal à se chauffer, vivent dans l’humidité et ont un accès insuffisant à l’eau chaude. Ce sont plus de 12 millions de Françaises et de Français qui endurent des conditions de vie difficiles, souffrant du froid en hiver et de la chaleur en été.
Aujourd’hui, la frontière entre la lutte sociale et la lutte climatique s’estompe de plus en plus. Les impacts sociaux, économiques et sanitaires du changement climatique sur les communautés précaires sont indéniables. La lutte pour faire face au dérèglement climatique devient donc indissociable de la lutte pour améliorer les conditions de vie de toutes les populations vulnérables.
Face au dérèglement climatique : comment limiter les événements climatiques extrêmes ?
Comme nous l’avons déjà dit plus haut, il est avéré que ce sont les activités humaines, et en premier lieu les émissions des entreprises des énergies fossiles, qui sont responsables du changement climatique. De surcroît, ces entreprises continuent de profiter de généreuses subventions publiques, recevant plus de 500 milliards de dollars par an de la part des gouvernements du G20… Malheureusement, elles investissent la majeure partie de cet argent dans des projets climaticides au lieu de favoriser la transition écologique.
Et si cet argent était destiné à un fonds pour aider les victimes des événements climatiques extrêmes ? À rénover les logements ? À faciliter la transition vers une agriculture plus durable ? À rendre les transports en commun, dont le train, plus accessibles ?
« Les solutions existent, l’argent aussi. Il ne manque que la volonté politique. » (extrait de la tribune de l’Alliance Écologique et sociale – Plus Jamais Ça)
Comment agir à votre échelle pour limiter les événements climatiques extrêmes ?
Dénoncez les entreprises de l’industrie fossile et les mettre face à leur responsabilités
Sur les réseaux sociaux, n’hésitez pas à les mentionner et à leur attribuer les événements climatiques qui vous touchent en renommant ces catastrophes du nom d’une entreprise fossile.
Mobilisez-vous
- En créant une pétition sur notre plateforme GreenVoice, où une équipe vous accompagne pour lancer votre campagne locale et citoyenne.
- En participant à l’une de nos actions. Récemment, nous avons bloqué l’AG de TotalEnergies, ou encore nous avons déposé une tonne d’algues vertes devant la préfecture de Quimper pour dénoncer la pollution due aux fermes-usines. Devenez activiste !
- En rejoignant un groupe local de Greenpeace, pour faire avancer la cause climatique dans votre région.
Parlez-en autour de vous
Rien ne vaut le bouche à oreille ! Parlez à vos proches de la cause des canicules, des ouragans, des sécheresses et des tempêtes : l’industrie fossile !
Faites un don pour la lutte contre le dérèglement climatique
À Greenpeace, nous travaillons chaque jour pour lutter contre le dérèglement climatique à tous les niveaux : actions, communication, plaidoyer politique, investigations études et rapports scientifiques… Mais tout cela n’est possible que grâce à vous et votre soutien financier.