Avant sa fermeture en juin 2020, l’usine de Chapelle-Darblay était une pionnière de l’économie circulaire : elle recyclait les déchets papier de près d’un tiers des Français et Françaises ! Une activité indispensable et rentable mais pas suffisamment au goût de son ancien propriétaire, le groupe finlandais UPM, qui a décidé à l’été 2020 de licencier ses 230 salarié·es et de démanteler les installations. Une aberration à la fois sociale et environnementale : c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de soutenir activement les représentants du personnel et l’ensemble des salarié·es aux côtés des syndicats et associations du collectif PJC – Alliance écologique et sociale dont nous sommes membres.
Un rapport de force rendu possible grâce à la mobilisation citoyenne
Après de nombreux rebondissements, des promesses, des ultimatums, des revirements, des espoirs ravivés puis douchés, un rapport de force avec le gouvernement placé face à ses responsabilités, une action spectaculaire et inédite menée conjointement par des syndicalistes et écologistes devant Bercy, une pétition signée par plus de 50 000 personnes, le soutien d’élus locaux, la lutte a enfin payé ! Le 11 mai 2022 est à marquer d’une pierre blanche. C’est l’aboutissement d’un long combat social et écologique : la métropole de Rouen, qui avait préempté le site et les machines, a signé l’acte de vente à un consortium d’industriels, Fibre Excellence et Véolia, qui s’est engagé à sauvegarder l’intégrité de l’outil industriel et à réembaucher la grande majorité des salarié·es souhaitant revenir.
Depuis la fermeture du site de Chapelle-Darblay, des milliers de tonnes de papier n’étaient plus recyclées en France et étaient enfouies, incinérées ou expédiées à des centaines de kilomètres pour être traitées à l’étranger, notamment en Allemagne. Désormais, ces activités de recyclage vont pouvoir reprendre. Nous serons évidemment aux côtés des salarié·es et de nos partenaires du colllectif PJC – Alliance écologique et sociale pour veiller à ce que les engagements des repreneurs soient tenus, pour que ce site reste un modèle d’industrie vertueuse pour la transition écologique aussi bien en termes d’emplois que de respect de l’environnement.
Merci à toutes celles et ceux qui ont rendu cette victoire possible !
Une victoire en 6 dates clés
- 15 juin 2020 Mise en vente en septembre 2019, l’usine Chapelle-Darblay cesse ses activités, malgré l’opposition des salarié·es et de nombreux élu·es et entrepreneur·es locaux. En dépit de sa fermeture, le site est maintenu en état de marche, notamment grâce aux représentants du personnel. La porte reste ouverte à d’éventuels repreneurs.
- 28 avril 2021 : Greenpeace France, avec les organisations de l’alliance Plus jamais ça (collectif aujourd’hui rebaptisé PJC – Alliance écologique et sociale) et des représentants du personnel de la papeterie, occupent le parvis du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance à Paris pour demander à Bruno Le Maire de garantir la sauvegarde intégrale de la papeterie Chapelle-Darblay. Après plus de huit heures d’occupation, une délégation de Plus jamais ça parvient à rencontrer la ministre déléguée chargée de l’Industrie. Celle-ci s’engage à maintenir les activités du site.
- 2 juillet 2021 Nous sommes aux côtés des salarié·es sur le site, alors que le propriétaire UPM présente aux syndicats, lors d’une réunion extraordinaire du Comité social et économique, son projet de cession à Samfy/Paprec. Cette option est inacceptable : elle conduit à écarter les activités de recyclage sur le site et à supprimer la majorité des emplois ainsi que l’outil industriel. Les représentants du personnel demandent une expertise, ce qui retarde la vente de trois mois et donne un délai supplémentaire pour consolider une autre offre.
- 15 octobre 2021 Malgré les engagements du gouvernement au cours des mois précédents, la direction d’UPM France annonce la vente du site Chapelle-Darblay à Samfy/Paprec, écartant donc la possibilité d’une reprise de l’ensemble des activités de recyclage. Un espoir demeure : la Métropole Rouen-Normandie peut encore faire jouer son droit de préemption.
- 11 février 2022 La Métropole Rouen-Normandie confirme qu’elle active son droit de préemption en vue de céder ensuite le site à un repreneur industriel « à même de préserver l’activité de recyclage ». Quelques semaines plus tard, le 1er mars, un conseil métropolitain extraordinaire acte la revente du site au consortium Véolia / Fibre excellence.
- 11 mai 2022 Le rachat de Chapelle-Darblay par le consortium Veolia/Fibre Excellence, avec maintien des activités de recyclage et réembauche de la grande majorité des salarié·es qui souhaitent revenir, est officiel. Une belle victoire sociale et environnementale et un magnifique exemple de détermination !
Contribuez à faire connaître cette victoire inspirante
La victoire des employé·es de Chapelle-Darblay est un très bel exemple de lutte sociale et écologique. La réalisatrice Marianne Lère, présente caméra au poing à chaque étape de ce combat, a l’intention de raconter cette belle réussite dans un documentaire « Chapelle-Darblay, ils l’ont fait ».
Afin d’accompagner la post-production ainsi que le tournage d’entretiens filmés qui permettront de terminer ce documentaire, un appel à participation au financement a été lancé par la réalisatrice et son équipe. N’hésitez pas à le relayer et à partager cette victoire le plus largement possible.
Vous souhaitez agir pour la justice sociale et environnementale ?
Rejoignez l’une des campagnes citoyennes de la plateforme Greenvoice et/ou militez au sein de nos groupes locaux ou de l’un des nombreux collectifs locaux Plus jamais ça.
