Les gestes individuels, ça compte !
Si tous les êtres humains vivaient comme nous, Français.es, il faudrait presque trois planètes pour satisfaire nos besoins. C’est pourquoi les gestes individuels, conjugués et multipliés, sont importants pour limiter notre impact collectif sur l’environnement. Réparer, manger moins de viande, acheter bio et local… Il est possible de modifier notre comportement dans notre vie de tous les jours pour devenir des citoyennes et citoyens plus responsables. Nous sommes de plus en plus nombreux à le faire.
Ces petits gestes peuvent aussi avoir un effet d’émulation et encourager d’autres personnes à agir, dans votre entourage ou votre voisinage, dans votre supermarché ou autour d’une table. Parce qu’elle montre l’exemple, votre action individuelle est nécessaire et peut devenir collective !
Chacun de vos gestes est un acte courageux, quel qu’il soit, et il doit être un point de départ pour aller plus loin. Réutiliser, oui. Et aussi refuser, réduire et demander aux grandes marques de changer leurs modes de production et de distribution. Aller au travail à vélo, oui. Et aussi s’associer avec des voisins pour demander à la mairie de rallonger les pistes cyclables et de renforcer les transports publics dans votre ville. Manger moins de viande, oui. Et aussi demander, avec d’autres parents d’élèves, à l’école de vos enfants de proposer plus de menus végétariens à la cantine. Ramasser des déchets plastiques sur les plages, oui. Et aussi signer et partager des pétitions pour appeler le gouvernement à mieux protéger les océans.
Plus encore que nos comportements, c’est notre façon de penser que nous devons changer
Nous avons été conditionné.es pour croire que le bonheur réside dans le libre-échange, l’exploitation sans fin des ressources naturelles, la croissance économique et, in fine, la possibilité de consommer toujours plus – et surtout toujours plus que le voisin. Aujourd’hui, ce système est en bout de course. Nous devons mettre en place un modèle de société qui respecte les limites de la planète, remédie aux inégalités et valorise les relations et les expériences humaines.
Face à la gravité de la crise climatique, notre prise de conscience individuelle et collective est essentielle pour changer de modèle de société. Mais elle ne doit pas pour autant servir d’excuse aux responsables politiques pour ne pas mettre en place les mesures de plus grande portée qui s’imposent !
Quand on sait que 90 entreprises sont, à elles seules, à l’origine des ⅔ des émissions mondiales gaz à effet de serre qui détruisent notre climat, nos petits efforts individuels sont essentiels mais ne peuvent pas tout…
Un changement systémique est indispensable
Ce ne sont pas les citoyen.ne.s qui rechignent à taxer le kérosène des avions, qui laissent des lignes de trains disparaître, qui signent des traités commerciaux destructeurs pour le climat ou qui donnent leur feu vert à des projets climaticides. Ce pouvoir-là se trouve dans les mains des responsables politiques.
D’après certain.es expert.e.s, la France doit diminuer de 80 % son empreinte carbone pour rester dans les clous de l’accord de Paris. Or les gestes individuels ne peuvent contribuer, au mieux, qu’à ¼ de cet objectif, car les ¾ restants dépendent de l’Etat et des entreprises.
Bref, on aura beau tou.te.s arrêter de prendre l’avion et de manger de la viande, ça ne sera pas suffisant si le système qui nous entoure va à l’encontre de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
L’impulsion nécessaire pour relever le défi climatique doit avant tout être donnée par les autorités publiques et ne peut pas se limiter à la mobilisation individuelle. Nous avons plus que jamais besoin d’une réponse politique à la hauteur de l’urgence.
Pour l’instant, les responsables politiques rechignent à mettre en œuvre les changements systémiques profonds face à la crise climatique : ils continuent de privilégier les intérêts financiers d’une poignée de multinationales polluantes, au détriment de la santé et de l’avenir de la planète et de ses habitants, en premier lieu des personnes les plus démunies, qui sont les premières affectées par le changement climatique.
Nous devons dénoncer leur inaction et surtout les acculer pour que des réformes urgentes soient prises dans les domaines fortement émetteurs CO2 : transport, production d’énergie, logement, agriculture, alimentation. C’est une question de justice et de survie. Nous avons besoin d’agir individuellement et collectivement pour que la société dans son ensemble se rende compte qu’un changement radical de système est inévitable, et pour que les responsables politiques agissent. Cette prise de conscience collective passe par chacun.e d’entre nous.