Paris, le 25 juin – La réunion annuelle de la Commission Baleinière Internationale (CBI) se déroule jusqu’à fin juin à Santiago du Chili. Cette année, c’est l’avenir même de cette institution qui est en jeu. Pour Greenpeace, la CBI doit se moderniser et devenir une commission véritablement dédiée à la protection des baleines et rompre définitivement avec une approche purement économique de gestion des stocks commerciaux.
« En vue d’une réelle protection des espèces de cétacés, la CBI doit intégrer l’ensemble des menaces liées à l’activité humaine : pollution, nuisances sonores sous-marines et sonars, collisions avec les navires, conséquences du réchauffement climatique, surpêche du krill ou encore macro déchets tels que les filets perdus. », déclare François Chartier, de la campagne océan à Greenpeace France. « On compte chaque année plus de 300 000 dauphins et baleines qui meurent de l’emmêlement dans des filets « fantômes ». Face à l’ensemble de ces menaces, ergoter sur d’éventuels quotas commerciaux pour une chasse sans débouchés est une perte de temps scandaleuse. »
« La CBI doit faire sa mue pour devenir une organisation destinée à protéger les baleines et les cétacés et non les baleiniers. Il y a déjà assez de pressions sur ces espèces dont un grand nombre sont menacées, pour en plus les chasser » poursuit François Chartier « Les membres de la CBI doivent saisir cette occasion pour faire de cette organisation qui a 60 ans d’existence un leader dans la protection des océans et des écosystèmes marins. »
Greenpeace demande également au gouvernement japonais de profiter de cette réunion pour annoncer la fin de son programme dit scientifique dans l’océan austral et pour relâcher immédiatement les 2 militants de Greenpeace arrêtés le 20 juin à Tokyo pour avoir révélé un scandale de trafic de viande de baleine. Cette année, le gouvernement japonais avait prévu de tuer près de 1 000 baleines dans les eaux de l’Antarctique dans le cadre d’un programme scientifique mais dont les débouchés commerciaux génèrent en fait un véritable marché noir. « Les autorités japonaises devraient consacrer leurs efforts à mettre en place un programme scientifique non létal dans l’océan austral au lieu de chercher par tous les moyens à obtenir la levée du moratoire sur la chasse commerciale. », conclue François Chartier.
« Trois des plus importantes compagnies japonaises qui commercialisaient la viande de baleine avant l’entrée en vigueur du moratoire sur la chasse commerciale en 1986, ont récemment affirmé qu’il n’y avait plus de marché pour ces produits et que si le moratoire était levé, elles ne reprendraient pas la commercialisation de cette viande » déclare Wakoa Hanaokae, chargé de la campagne baleine de Greenpeace Japon. Il est évident qu’il n’y a plus de place pour une industrie baleinière dans le monde d’aujourd’hui. Le Japon devrait en temps que membre de la CBI mettre à disposition sa flottille et ses infrastructures actuellement dédiées à la chasse pour mettre en place un programme international de recherche non létal sur les baleines.