Environ 75% de notre alimentation dépend directement ou indirectement des pollinisateurs. Aujourd’hui, l’Union européenne et les représentants des Etats membres ont le pouvoir de faire interdire les néonicotinoïdes, ces pesticides qui menacent les pollinisateurs et notre sécurité alimentaire. Il est temps que les responsables politiques arrêtent de jouer avec notre alimentation !
Cela fait maintenant plusieurs années que Greenpeace fait campagne pour l’interdiction des néonicotinoïdes.
En France, l’été dernier, dans le cadre de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, l’Assemblée nationale a adopté un amendement visant à interdire tous les pesticides néonicotinoïdes à partir de 2018 (avec, cependant, des dérogations possibles jusqu’en 2020).
En revanche, au niveau européen, le chemin est encore long. Les 17 et 18 mai, la Commission européenne devrait décider de l’avenir de trois néonicotinoïdes : l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame. Aujourd’hui, ces trois molécules ne connaissent qu’une interdiction partielle car elle est limitée à trois ans et à certains usages (l’enrobage des semences, par exemple, reste autorisé). La Commission européenne avait mis en place, en 2013, une interdiction provisoire car elle considérait qu’il manquait encore un certain nombre de données pour évaluer les risques liés à l’utilisation de ces pesticides. Aujourd’hui, les données scientifiques sont unanimes et nous demandons une interdiction pérenne et totale de l’usage de ces substances.
La proposition de la Commission européenne, révélée il y a quelques jours dans les médias, laisse penser qu’elle devrait maintenir l’interdiction de ces trois néonicotinoïdes et même l’élargir à de nouveaux usages. Cependant, l’usage pour des cultures sous serre devrait encore être autorisé. Pourtant, plusieurs études démontrent que les néonicotinoïdes utilisés sur des cultures sous serre peuvent polluer les eaux, les sols et l’environnement. Ainsi, aux Pays-Bas, ces pesticides sont parmi les substances que l’on retrouve le plus souvent dans les eaux de surface autour des serres.
En ce qui concerne les autres néonicotinoïdes, ils ne sont pas à l’ordre du jour des discussions…
L’industrie des pesticides : un lobby toxique
La Commission européenne est vérolée par le lobby de l’industrie des pesticides qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher une interdiction totale des néonicotinoïdes, faire annuler les interdictions partielles et sécuriser ses bénéfices. Nous devons nous assurer que l’intérêt des citoyen-ne-s et de l’environnement passe avant la préservation des profits des agro-industriels. Pour cela, il est nécessaire d’appliquer le principe de précaution.
Il existe un autre modèle que celui de l’agriculture intensive. L’agriculture écologique est la solution qui nous permettra de protéger notre environnement.