Manifestation antiracisme aux Etats-Unis - © Tim Aubry / Greenpeace

Diversité et Inclusion

Depuis sa création, Greenpeace a pour mission de protéger la planète dans toute sa diversité et de promouvoir la paix. Pour mener nos luttes de façon efficace, nous ne pouvons pas nous contenter de dénoncer les symptômes de la dégradation environnementale, des inégalités et des conflits : nous devons nous attaquer à leurs causes profondes et au système qui les perpétue. Changements climatiques, inégalités grandissantes, conflits armés, injustices sociales… Tous les grands défis de notre époque sont intimement liés – tout comme les îlots de pouvoir qui en sont à l’origine et les mentalités qui s’en accommodent. C’est pourquoi il est nécessaire de les transformer conjointement.

Est-ce le rôle de Greenpeace d’être anti-raciste ?

C’est le rôle de tout le monde ! Se taire face aux discriminations raciales et aux violences infligées aux personnes de couleur, partout dans le monde, c’est s’en rendre complice.

Nous ne pouvons pas garder le silence face aux cas flagrants de racisme, avant tout parce que le racisme est tout simplement inhumain, et ensuite parce qu’il est intrinsèquement lié à la destruction de l’environnement. L’exploitation à outrance des ressources naturelles n’aurait pas été possible sans l’esclavage, qui a permis aux pays occidentaux d’accumuler d’importantes richesses à l’origine de leur prospérité actuelle (minerais, coton, sucre..), mettant  « des corps et des territoires au service du capitalisme occidental”. Cet accaparement des richesses s’est poursuivi avec la colonisation, que ce soit en Afrique, en Amérique du sud ou en Asie. Rappelons, par exemple, que la France a réalisé ses essais nucléaires atmosphériques en Algérie ou en Polynésie, avec des conséquences dramatiques pour les populations locales.

Protests after the Killing of George Floyd Continue in Washington DC. © Tim Aubry

Manifestation contre le racisme et les violences policières à Washington DC , juin 2020.
©Tim Aubry/Greenpeace

Aujourd’hui, des pratiques que l’on peut considérer comme étant une forme de néocolonialisme perpétuent  cette destruction de l’environnement et des peuples, avec l’implantation de multinationales qui pillent sans scrupules les ressources d’anciennes colonies, comme Orano (ex Areva) avec l’exploitation de l’uranium au Niger pour alimenter nos centrales nucléaires, Total et ses projets pétroliers en Ouganda, Bolloré et ses plantations de palmiers à huile au Cameroun, ou encore Chevron et sa pollution en Équateur.

Les peuples autochtones continuent également de subir de plein fouet l’appétit destructeur de l’homme blanc, que ce soit au Brésil, au Canada, aux États-Unis, en Russie…  Et quand ils défendent l’environnement, ils le paient souvent au prix de leur vie.

Enfin, les pays du Sud, qui ont pourtant largement moins contribué que les pays industriels à la crise climatique, en sont les premières victimes.

La lutte pour l’environnement et pour la paix passe par la justice raciale, environnementale et climatique, et par un changement fondamental de notre rapport aux autres et à la nature. On ne saurait combattre la destruction de l’environnement sans lutter contre le racisme et les violences qui y sont associées : ce sont les deux faces d’une même pièce.

Les victoires se remportent lorsque des hommes et des femmes s’élèvent dans la dignité pour dire “ça suffit !”
Kumi Naidoo, directeur général de Greenpeace International de 2009 à 2015, militant anti-apartheid et des droits humains.

Est-ce le rôle de Greenpeace d’être féministe ?

Là encore, défendre l’égalité entre les hommes et les femmes, c’est le rôle de tout le monde ! Se taire face aux discriminations de genre et aux violences faites aux femmes, partout dans le monde, c’est s’en rendre complice.

Depuis des millénaires, les inégalités de genre persistent dans toutes les sociétés, même si d’aucuns continuent de les nier. En France, en tenant compte du temps partiel, les femmes touchent 25,7 % de moins que les hommes. Au niveau mondial, les hommes détiennent 85 % des postes de direction dans les entreprises, et les 22 hommes les plus fortunés de la planète détiennent plus de richesses que toutes les femmes d’Afrique réunies. C’est sans parler des violences et féminicides, ou encore de la “charge mentale” qui pèse sur les femmes.

Greenpeace India World Environment Day Support . ©  Unknown

Manifestation de femmes en Inde à l’occasion de la Journée internationale de l’environnement, juin 2015.
©Greenpeace

Nous pensons qu’il existe une interconnexion entre l’oppression des femmes et l’oppression de la nature comme formes de domination inscrites dans un même système. Les femmes sont ainsi les premières victimes des inégalités de genre, mais aussi de l’urgence climatique et, plus largement, des atteintes faites à l’environnement.

Cependant, les femmes ne sont pas que des victimes : elles sont surtout les agents du changement en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Dans une grande partie du monde, elles ont un rôle prépondérant dans la gestion des ressources naturelles et sont les premières sensibilisées à la dégradation de l’environnement.

Faire résonner la voix de celles et ceux que le patriarcat essaie par tous les moyens de réduire au silence contribuera à renforcer l’équité et à mieux faire face au changement climatique.
Jennifer Morgan, directrice générale de Greenpeace International depuis 2015.

Pour aller plus loin : lire la tribune de Jennifer Morgan à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Que fait Greenpeace contre le racisme et la misogynie ?

Greenpeace est présente dans 55 pays, sur tous les continents, à travers 27 bureaux nationaux et régionaux. Nous avons la conviction que notre diversité est une force. Les combats que nous menons sont communs, nos regards sont tournés vers la même direction et les mêmes objectifs.

Il ne saurait y avoir de “paix verte” sans égalité entre tous et toutes. Et le changement commence par soi-même. Au sein de notre structure, nous nous efforçons d’être exemplaires en construisant et en soutenant des équipes qui reflètent de façon plus juste la diversité de la communauté internationale pour laquelle nous œuvrons et les valeurs auxquelles nous aspirons.

Nous avons encore du chemin à faire, mais nous avons mis en place des mesures contre le harcèlement, les préjugés inconscients et pour promouvoir la parité de genre dans les organes de direction et de gouvernance. Nous appliquons la tolérance zéro pour le harcèlement sexuel, verbal, moral ou physique, ainsi que pour toutes les discriminations fondées sur le genre, l’origine ou la couleur de peau, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le handicap, la confession ou n’importe quel trait de nos personnalités.

People's Climate March in New York City. © Kate Davison

« Résistance et résilience », marche pour le climat, New York, septembre 2014.
©Kate Davison/Greenpeace

Nous devons voir les choses en grand !

Les modèles économiques et culturels dominants nous éloignent de la nature : ils récompensent la destruction environnementale, encouragent la consommation à outrance, tolèrent des inégalités scandaleuses, favorisent le profit à court terme plutôt que le bien-être et la durabilité environnementale. Ils transforment les écosystèmes et leurs ressources en marchandises, au détriment des êtres humains, de leur santé et de leur sécurité. Nous devons voir les choses en grand. Nous devons nous unir avec nos partenaires et, ensemble, devenir les architectes d’un système qui servira de fondation au monde auquel nous aspirons et que nous savons à portée de main.

Greenpeace, pour qui la non-violence est l’une des valeurs fondatrices, est solidaire des victimes de violences de genre ou raciales et de leur quête pacifique pour la justice et la dignité.

Pour aller plus loin :