Les événements climatiques extrêmes frappent avec une intensité sans précé

Climat

Crise climatique : des catastrophes matérielles et humaines

Je signe la pétition

Les événements climatiques extrêmes frappent avec une intensité sans précédent, bouleversant des vies et transformant les paysages à jamais. Partout dans le monde, des familles et des communautés entières sont confrontées à des ravages inimaginables. À mesure que les températures mondiales augmentent, ces événements extrêmes s’intensifient, aggravés par l’activité des entreprises de combustibles fossiles.

À l’occasion de la COP 29, des survivantes et survivants de quatre continents témoignent de leurs expériences personnelles et des bouleversements auxquels ils et elles font face au quotidien : la réalité de la vie en première ligne de la crise climatique.

Lourdes et Fede, Valencia, Espagne

Lourdes et Fede font partie des nombreux bénévoles qui ont spontanément porté assistance aux victimes des inondations des régions de Valence et d’Albacete, en Espagne. Comme plusieurs milliers d’anonymes, ils se sont mobilisés pour aider leurs voisines et voisins à dégager la boue, les voitures, les appareils électroménagers, et pour leur apporter de la nourriture et des médicaments. Au-delà de l’aide matérielle, ils leur ont également prêté l’oreille pour leur apporter un soutien moral.

Demain, ça peut t’arriver à toi et bouleverser ta vie en une seconde

Darroberto et Beatriz, Rio Grande do Sul, Brésil

« On aurait dit une scène de guerre » Darroberto et Beatriz devant leur magasin.

Le 4 mai, soudainement, l’eau a commencé à monter. Impossible de comprendre d’où de telles quantités pouvaient venir. En une heure, nous avons dû quitter notre maison, quasiment à la nage, immergé·es jusqu’à la poitrine. L’eau n’avait jamais atteint ce niveau.

Nous avons trouvé refuge au deuxième étage de la maison de nos voisins. Nous étions sept, et quatre animaux. Nous pensions y passer la nuit et pouvoir rentrer chez nous ensuite. Nous avons attendu les secours toute la journée, l’eau continuait à monter et atteignait presque le deuxième étage. Sur les toits, des gens appelaient à l’aide. Une vraie scène de guerre. La panique nous gagnait.

À 22h30, sous la pluie, des sauveteurs civils ont réussi à nous évacuer par bateau. Ils avaient dû enfoncer une grille pour nous atteindre. Il nous a fallu près de deux heures pour atteindre l’entrée du supermarché, en nous baissant pour éviter les fils électriques.

« Quasiment rien n’a pu être sauvé. » Dégâts liés aux inondations à Arroio do Meio, Rio Grande do Sul, 2024 © Fernanda Ligabue / Greenpeace

Mon fils nous a secouru·es et hébergé·es chez lui pendant 22 jours. Durant tout ce temps, l’eau n’a pas baissé. L’entrée de notre quartier était toujours inondée. Nous étions en plein désespoir.
Après ces 22 jours, nous avons pu aller chez mon beau-frère pour commencer à nettoyer. Nous n’avons presque rien pu sauver. C’est déchirant de voir les souvenirs de toute une vie partir à la poubelle. Les débris sont toujours là ; nous revivons cela continuellement. Chaque jour, nous continuons à jeter des choses. Il y a des rats, des cafards, des odeurs… C’est insoutenable.

« On le revit continuellement » Arroio do Meio, Rio Grande do Sul, ravagé par les inondations, 2024

Le jour où on a commencé le nettoyage, de la famille et des ami·es sont venu·es. Tout le monde s’est mobilisé pour nettoyer et évacuer les affaires. Une fois tout sorti, on a nettoyé la maison, deux fois de suite, et on a repeint. Et enfin, on a pu rentrer chez nous.

De retour chez nous, la pluie est revenue. Nous avons quitté la maison une semaine. Maintenant, on veut juste se débarrasser des débris. On ne peut pas appeler ça des déchets : c’étaient nos affaires. Nous sommes tellement tristes de voir ce que l’on a perdu, et en même temps plein d’espoir pour l’avenir. Ces objets représentent une vie de travail.

Tout ceci est arrivé pour qu’on puisse se rendre compte qu’il existe encore des gens bien.

Malheureusement, ce sont les mauvaises personnes qui sont au pouvoir, et elles ne veulent pas changer les choses. Ce qui s’est passé nous a permis de voir qu’il y a des êtres humains formidables. Pourquoi faut-il attendre une tragédie pour prendre conscience des choses ?

L’industrie fossile sait depuis des dizaines d’années que ses activités sont responsables de la crise climatique.

Demandez aux entreprises fossiles d’arrêter de forer et de commencer à payer pour les dommages qu’elles causent.

 

Sharma, Tongaat, Afrique du Sud

«Ce qui était autrefois un foyer rempli d’amour et de chaleur n’est plus qu’un tas de ruines»

En fin de journée, le 3 juin 2024, une tornade a soufflé des parties entières de Tongaat, décimant tout sur son passage. Ma maison a été totalement détruite. Ce qui était autrefois un foyer rempli d’amour et de chaleur n’est plus qu’un tas de ruines. La tornade a ravagé des centaines de maisons et déplacé autant de familles, laissant douze victimes derrière elle.

Deux ans plus tôt, notre maison avait déjà été détruite par des inondations. La santé physique et mentale de mes parents, âgés, a été gravement affectée par ces événements absurdes. Une fois de plus, nos biens et nos vies sont ruinés par des phénomènes climatiques extrêmes.

J’ai donné tous les objets personnels endommagés que j’ai trouvés à Greenpeace Afrique, qui va les apporter aux entreprises fossiles. Elles doivent commencer à payer pour les dégâts qu’elles infligent au climat.

« Notre foyer plein d’amour et de chaleur n’est plus qu’un tas de ruines. » La tornade a fait douze victimes et ravagé plus de 7000 maisons. © Mwango Muntemba Kondolo / Greenpeace

Trixie, île de Batasan, Philippines

« Les compagnies pétrolières doivent assumer leur responsabilité dans les dégâts que nous subissons »

« Il y a trois ans, le super typhon Odette a frappé notre région. Notre maison, une cabane dans les arbres, a été totalement détruite et nous avons perdu la plupart de nos affaires. Le sol de notre cabane a été gravement endommagé. Nous avons donné ces débris à Greenpeace, afin que les compagnies pétrolières puissent voir les dégâts que nous avons subis à cause du super typhon Odette.

Les compagnies pétrolières et gazières détruisent notre environnement. Elles doivent être tenues responsables des dégâts que nous subissons. Je vous encourage toutes et tous à nous soutenir et à signer la pétition pour qu’elles paient pour les pertes et les dommages qu’elles ont causés. »

Dégâts causés par le super typhon Odette à Surigao City, aux Philippines. © Jilson Tiu / Greenpeace

 

 

 

On passe à l’action !

La crise climatique n’est plus une menace lointaine. C’est une réalité frappante et immédiate pour des communautés du monde entier. À l’occasion de la COP29, nous avons livré à TotalEnergies, directement devant son siège à la Défense, des débris en provenance d’Afrique du Sud, durement touchée en juin 2024 par une tornade dévastatrice.

L’industrie des fossiles, responsable de 86 % des émissions de CO2 doit payer pour les dégâts qu’elle cause. Tant que les compagnies pétrolières continueront à polluer en toute impunité, des vies humaines continueront à être brisées par les événements climatiques extrêmes.

En exigeant des compagnies pétrolières qu’elles arrêtent de forer et commencent à payer, nous pouvons ouvrir la voie vers un avenir juste et désirable.