Il s’agit d’une décision moralement incompréhensible que D. Trump viendra à regretter. Rappelons-le : les États-Unis font partie des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
L’action climatique internationale n’est donc pas un luxe dont les États-Unis pourraient faire l’économie, c’est une exigence qui s’impose à eux et à l’ensemble de la communauté internationale pour protéger la planète et ses habitants.
Alors que les États-Unis auraient pu montrer l’exemple dans la lutte contre les changements climatiques, Donald Trump a décidé d’aller à contre-sens du progrès. Il confirme son statut de suppôt des industries fossiles à la Maison Blanche et fait fi des intérêts de ses concitoyens et des populations les plus vulnérables aux impacts du dérèglement climatique.
La décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris est un non-sens pour le pays lui-même : avec cette décision, les États-Unis renoncent en réalité à leur leadership international mais aussi aux bénéfices économiques de la transition énergétique. Car en effet, partout sur la planète, la transition économique mondiale vers les énergies renouvelables est déjà en marche.
En mars 2017, Donald Trump a signé un décret présidentiel ordonnant à l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) de remanier la réglementation de 2015 qui limite les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques, tentant de saboter le Clean Power Plan, la législation phare de Barack Obama sur le climat. Il a également demandé au Bureau de gestion du territoire (BLM) de lever le moratoire sur l’attribution fédérale de concessions d’exploitation de charbon.
Avec ce décret, le gouvernement Trump fait prendre encore un peu plus de retard à son pays dans la course mondiale aux énergies renouvelables. Avec la décision de se retirer de l’Accord de Paris, Donald Trump ne fait qu’isoler encore plus son pays sur la scène internationale.
Mais soyons clairs : la décision de D. Trump ne stoppera en aucun cas la dynamique internationale de lutte contre les dérèglements climatiques. 195 pays ont signé l’Accord de Paris et les trois quarts d’entre eux l’ont ratifié. Même sans les États-Unis, ces pays représentent 87 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Et Donald Trump n’est pas le seul représentant des États-Unis : de plus en plus de villes, de grandes entreprises, d’États et de citoyens américains s’engagent pour accélérer l’action climatique et l’adoption de solutions.
Si D. Trump décide de tourner le dos à l’histoire, d’autres décideurs internationaux, économiques et politiques, continueront à aller de l’avant, et les citoyens, partout dans le monde, se sont déjà engagés pour un avenir énergétique plus sûr et plus propre.
Redoubler d’efforts
Plus que jamais, c’est aux autres pays fortement émetteurs de gaz à effet de serre de prendre le relais pour respecter les engagements de la COP21 et accélérer la transition écologique. Il est essentiel que les leaders internationaux accélèrent la réponse à la crise climatique en engageant leurs économies sur une trajectoire 100% énergies renouvelables.
L’Union européenne et la Chine, actuellement réunies pour un sommet à Bruxelles, ont annoncé qu’elles se tenaient prêtes à défendre l’Accord de Paris.
Dans un contexte désormais marqué par le retrait américain, il est indispensable que l’UE et la Chine revoient encore à la hausse leur ambition en matière de développement des énergies renouvelables et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Au-delà de la Chine et de l’UE, il est essentiel que l’ensemble des dirigeants internationaux redoublent d’efforts pour combler le vide laissé par le retrait américain et pour démontrer par l’exemple à D. Trump que sa décision n’est pas la bonne.
L’Accord de Paris constitue certes un accord historique, de par le signal envoyé vers la fin des énergies fossiles et de par l’engagement de la grande majorité des pays à le rejoindre. Il a permis de cristalliser l’urgence à agir face à la menace climatique et la reconnaissance de cette urgence par la communauté internationale. Mais ce n’est qu’une étape sur une route qui sera longue. L’enjeu décisif, maintenant, c’est que chaque pays passe effectivement à l’action, donne corps à cet accord et accélère la transition. Paris n’était que le début du voyage qui doit nous amener à sortir de notre dépendance aux énergies fossiles et à de fausses solutions comme le nucléaire.
La France, pays hôte de l’Accord qui n’a cessé de célébrer le fameux “esprit de Paris”, endosse une responsabilité toute particulière. Notre nouveau président et son gouvernement doivent continuer à défendre l’Accord de Paris et à mobiliser la communauté internationale face à la crise climatique.