Sortir d’une industrialisation de l’élevage aux conséquences désastreuses en réduisant sa consommation de produits animaux
La surconsommation et donc surproduction de viande, œufs et produits laitiers ont des conséquences désastreuses sur l’environnement. L’élevage représente ainsi au minimum 14% des émissions globales de gaz à effet de serre, d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentaton et l’agriculture ( FAO). Pollution de l’eau et accaparement des terres pour l’alimentation animale sont d’autres conséquences de l’intensification de l’élevage. Pourtant, le choix d’une alimentation divisée par 2 en protéines animales dégagerait assez de nourriture pour deux milliards de personnes supplémentaires !
Greenpeace recommande ainsi un maximum d’environ 12 kg de viande issus de l’élevage écologique par personne et par an (soit environ 230 g par semaine) et 26 kg de lait par personne par an (soit ½ litre de lait par semaine).
Et ça tombe bien, car il existe une superbe alternative à ces protéines animales : les légumes secs !
Les légumes secs appartiennent à la grande famille des légumineuses à graines qui se distinguent des légumineuses fourragères utilisées uniquement pour l’alimentation animale. Parmi les légumineuses à graines qu’on utilise pour l’alimentation humaine, on différencie les graines riches en amidon et en protéines (pois, fèves, lentilles, …), des grains riches en huile et en protéines (soja et arachide).
Les légumes secs sont très intéressants d’un point de vue nutritionnel de par leur apport protéique. En associant céréales et légumes secs, on obtient tous les acides aminés indispensables pour un repas équilibré et des besoins en protéines satisfaits ! A cela s’ajoute plein de bénéfices pour la santé avec entres autres beaucoup de nutriments très intéressants, des acides gras essentiels dans le peu de matières grasses qu’ils contiennent, un caractère roboratif qui amène plus rapidement la sensation de satiété, etc…
Mais ils sont aussi très intéressants d’un point de vue agronomique ! En effet, le gros avantage des légumineuses, c’est qu’elles sont capables de capter l’azote de l’air pour pousser et fabriquer leurs protéines. Elles n’ont donc ainsi pas besoin d’engrais. Cultivées au milieu de céréales (blé, avoine…), elles nourrissent donc les sols et séquestrent aussi du carbone.
Un triple intérêt environnemental donc ! Une étude effectuée en 2007 montre ainsi que les légumineuses utilisées en tant qu’engrais vert peuvent fournir suffisamment d’azote pour remplacer la totalité des engrais de synthèse actuellement utilisés, sans pour autant réduire la production alimentaire. Et sous réserve de diversifier les cultures, elles permettent également de limiter le recours aux pesticides.
Que des avantages donc, pourtant la production et la consommation de légumes secs en France restent très faibles…
La consommation française est ainsi passée de 7,2 kg par personne en 1920 à 1,7 kg par personne à l’heure actuelle. Et on en consomme deux fois moins que nos collègues européens… Malgré ces très faibles niveaux de consommation, la production ne suit pas : nous sommes obligés d’importer 80 % des volumes consommés.
Pour donner un coup de pouce à la production française de légumes secs, à vous de jouer ! Et si ce midi vous optiez pour un plat de lentilles à la place de votre steak ? Et pour continuer à célébrer le World Meat Free Day tous les jours, pourquoi ne pas tenter une des recettes du défi Veggie ?
Un grand merci au Réseau Action Climat et à Solagro pour la publication de ce rapport sur les légumes secs sur lequel ce billet s’appuie.