Depuis mercredi, Greenpeace perturbe sérieusement les plans d’Areva, preuve que le lobby nucléaire n’aime décidément pas que l’on vienne s’intéresser de trop près à ses activités.
Jeudi et vendredi, deux navires russes (le Kapitan Mironov et le Kapitan Lus) étaient attendus au Havre pour charger des déchets nucléaires en direction de la Russie. L’arrivée sur place mercredi de notre navire, l’Arctic Sunrise, et la mobilisation de nos internautes contre ce trafic de déchets nucléaires ont forcé Areva à changer ses plans. Les deux navires russes ont été déroutés en direction du port de Cherbourg.
Le navire russe Kapitan Mironov à Cherbourg © Pierre Gleizes / Greenpeace
Ainsi, au lieu de faire acte de transparence au Havre, Areva continue à Cherbourg son trafic de matières nucléaires, avec la bénédiction des pouvoirs publics qui ont déployé un imposant dispositif de sécurité. Le gouvernement s’arrête donc au milieu du gué. Il a reconnu le manque de transparence avec lequel les industriels du nucléaire mènent leurs activités dangereuses, mais refuse de prendre un moratoire pour suspendre ce trafic le temps que toute la lumière soit faite.
Encore une fois, trop de questions restent sans réponse. Que transportent ces navires ? Que vont-ils rembarquer en direction de la Russie ? Greenpeace exige une transparence que le lobby nucléaire a toujours refusé. Depuis trois semaines, divers scandales sont venus éclabousser l’industrie nucléaire et mettre en lumière son incapacité à gérer de façon sûre et transparente les matières dangereuses qu’elle utilise et génère. Le 19 octobre, saisi par Jean-Louis Borloo, le » Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire » a demandé aux industriels de publier l’inventaire global des matières et déchets produits dans le cycle du combustible nucléaire. Nous saurons prochainement si cette instance fait correctement son travail d’information ou est un comité fantoche.
Pour sa part, Greenpeace reste déterminée à empêcher la poursuite des exportations de déchets nucléaires vers la Russie. L’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace, reste posté à l’entrée du port du Havre. D’autres moyens ont été déployés à Cherbourg.
Nous demandons également à Jean-Louis Borloo qu’il décrète un moratoire immédiat sur les exportations de matières nucléaires à destination de la Russie le temps qu’aboutissent les enquêtes qu’il a lui-même commanditées. Vous aussi, demandez ce moratoire !
Ecrivez à J-L Borloo pour lui demander un moratoire immédiat :