Bonne nouvelle pour la petite pêche
Il y a maintenant plus de deux ans, nous lancions la campagne « Petite pêche, Grand avenir » dont l’objectif était de donner une voie aux petits pêcheurs artisans lors de la réforme de la Politique Commune des Pêches, et sur le plus long terme. Greenpeace a mené campagne avec eux, dans 9 pays européens, pour soutenir ces pêcheurs artisans qui pratiquent leur métier dans le respect des écosystèmes marins, et montrer qu’une autre pêche est possible.
Nous les avons soutenus dans la création d’une plateforme de la petite pêche artisanale. Bonne nouvelle ! Ils ont réussi à lever les fonds qui leur ont permis de d’embaucher un salarié dont le rôle est d’animer la plateforme, d’aider les pêcheurs dans leurs relations avec les décideurs politiques et la mise en œuvre de leurs projets.
LIFE
La plateforme française est toujours membre de la plateforme européenne des pêcheurs artisans, LIFE, qui avait vu le jour également grâce à la collaboration avec Greenpeace. Les pêcheurs français, en particulier bretons, sont très actifs au sein de LIFE.
Trois ateliers ont eu lieu pour permettre aux pêcheurs artisans européens de Méditerranée, de l’Atlantique et de la Baltique, de se rencontrer, d’échanger sur les meilleures pratiques et les problématiques qui leur sont communes afin de définir des actions concertées pour défendre leurs intérêts.
La plateforme va continuer de grandir puisque de nouvelles associations de petits pêcheurs souhaitent aujourd’hui la rejoindre.
Victoire pour le bar !
Dernière victoire en date pour la plateforme de la petite pêche : les mesures de gestion de la pêcherie du bar, respectueuses de la ressource et des petits pêcheurs.
Le stock de bar en Manche est dans un état très critique. En 2015, la Commission européenne a décidé d’élaborer des mesures drastiques pour limiter la pression de pêche, ce qui nécessairement aurait eu des conséquences économiques sur les différents métiers qui pêchent le bar (le chalut pélagique, les métiers de la ligne et les petits artisans qui utilisent des filets).
La plateforme de la petite pêche artisanale française s’est mobilisée avec LIFE et a porté ses demandes et recommandations auprès de différents décideurs politiques, aux niveaux national et européen. Les petits pêcheurs de bar sont très dépendants de cette ressource car elle constitue la majorité de leur revenu. Les techniques qu’ils utilisent ont un impact environnemental moindre que la pêche au chalut. Aussi, ils souhaitaient obtenir des mesures différenciées afin que les spécificités de la petite pêche soient prises en compte. C’est chose faite ! En décembre 2015, la Commission européenne a prononcé un moratoire de 6 mois sur la pêche au chalut et la pêche récréative, alors qu’il n’est que de 2 mois, centrés sur la période de reproduction du poisson, pour les petits pêcheurs dont l’impact est plus faible. Hors période de moratoire, les petits pêcheurs, au même titre que les autres, devront respecter une nouvelle taille minimale pour le poisson, garantissant qu’il a déjà pu se reproduire, et auront le droit à une quantité mensuelle limitée de poissons un peu plus élevée que pour les chaluts.