30 hommes et femmes représentant 18 nationalités. 18 pays concernés par la situation des 30 de l’Arctique. Au-delà, c’est la communauté internationale qui doit se sentir concernée.
Les 30 de l’Arctique sont actuellement détenus pour avoir tenté d’alerter sur les dangers climatiques et environnementaux que les forages en Arctique font peser sur le monde. Plusieurs gouvernements ont exprimé leur inquiétude face à la situation dans laquelle les militants se trouvent et face aux accusations qui pèsent sur eux. Aperçu.
Mise à jour du 29 octobre : La France s’est exprimée publiquement sur son souhait de voir les 30 de l’Arctique être libérés le plus rapidement possible, notamment le ressortissant français, Francesco Pisanu.
Le 5 octobre, l’Australie a fait part de son inquiétude quant aux accusations « très graves » portées par les autorités judiciaires russes contre l’un de ses ressortissants, Colin Russel, membre d’équipage de l’Arctic Sunrise.
La Ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop a pu échanger avec Igor Morgulov, numéro deux de la diplomatie russe : « J’ai demandé un avis sur les détails des accusations de piraterie. Je sais qu’elles ont été portées en accord avec une loi russe mais nous demandons l’avis d’experts pour savoir si ces accusations sont appropriées« , a-t-elle déclaré, qualifiant ces accusations de « très graves« .
Mercredi 16 octobre, Angela Merkel a fait part de son inquiétude, par téléphone, au président Vladimir Poutine concernant la situation des 28 militants, du cameraman et du photographe emprisonnés à Mourmansk. Le Kremlin a pour sa part publié un communiqué au sujet de cette discussion téléphonique, sans mentionner un quelconque échange portant que la situation des Arctic 30…
La Chambre des représentants de Belgique a voté une résolution dont l’objet est d’inviter le gouvernement fédéral belge à demander la libération des 30 de l’Arctique.
Il est clairement demandé au gouvernement fédéral :
– d’exprimer sa préoccupation face à cette intervention disproportionnée contre des activistes pacifiques, et à l’inculpation de piraterie des 28 activistes de Greenpeace et des deux journalistes freelance ;
– de réclamer la libération sans conditions des 30 membres de l’équipage qui sont actuellement en détention préventive, ainsi que la libération immédiate de l’Arctic Sunrise ;
– de mettre également cette question à l’ordre du jour des entretiens qui auront lieu lors de la visite du ministre russe des Affaires étrangères Sergej Lavrov du 15 octobre.
Le 10 octobre, la présidente du Brésil Dilma Rousseff a affirmé sur Twitter avoir demandé à son chef de la diplomatie d’établir « un contact de haut niveau » avec le gouvernement russe pour résoudre le cas de la militante brésilienne de Greenpeace, Ana Paula Alminhana Maciel, écrouée avec 29 autres membres de l’ONG.
Dilma Rousseff a également déclaré dans un autre tweet avoir sollicité le ministère des Affaires étrangères pour donner « toute l’assistance nécessaire à la militante qui faisait partie des membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise, arraisonné fin septembre en mer de Barents (Arctique) après l’abordage d’une plateforme pétrolière russe. »
Le 9 octobre, Marie Harf, porte-parole adjointe du département d’Etat, s’est exprimée sur la question de la détention des 30 de l’Arctique lors d’un point presse :
Question : « Concernant l’assistance consulaire des Américains qui ont été placés en détention en Russie après l’arraisonnement du bateau de Greenpeace par les autorités russes : avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?»
Mme. Harf : « Je n’ai pas plus d’information à vous fournir. Comme nous l’avons déjà dit, nous surveillons de près cette affaire. Nous continuerons à apporter une assistance aux citoyens américains emprisonnés en Russie, ainsi qu’à leur famille. Les membres du consulat américain à Saint-Pétersbourg ont pu les rencontrer après leur mise en détention (…) Nous considérons que le but et la nature de l’action des défendeurs, une action de protestation non-violente, doit être pleinement prise en compte pendant l’enquête du comité d’enquête russe. »
Le vendredi 4 octobre Greenpeace a écrit à François Hollande pour lui demander d’intervenir en faveur de la libération de nos militants et de soutenir la procédure juridique des Pays-Bas. Si l’assistance consulaire a été effectivement mise en place pour le militant français, nous attendons toujours du gouvernement français des actes en faveur de la libération des militants. Vendredi 2 novembre, notre Premier ministre Jean-Marc Ayrault rencontrera le président et le Premier ministre de la fédération de Russie M. Poutine et M. Medvedev. Nous attendons clairement de la France qu’elle mette la question de la libération des militants de Greenpeace à l’agenda, une demande qui a été portée notamment lors de l’action qui a eu lieu samedi 26 octobre sur la Tour Eiffel.
Lundi 28 octobre au matin, Greenpeace France a rencontré le conseiller diplomatique de Jean-Marc Ayrault afin de discuter de cette demande. Ce dernier nous a assuré que la question sera traitée lors du voyage de M. Ayrault en Russie.
Mardi 29 octobre, la France s’est enfin exprimée publiquement, via une source diplomatique, sur son souhait de voir les 30 de l’Arctique être libérés le plus rapidement possible, notamment le ressortissant français, Francesco Pisanu. Ceci a part la suite été confirmé par Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, lors d’une question au gouvernement de la sénatrice EELV Leïla Aïchi.
Vendredi 1er novembre, lors de son voyage en Russie, Jean-Marc Ayrault a abordé avec Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine la question de la détention des 30 de l’Arctique. Il a demandé « un geste humaniaire » pour le français Francesco Pisanu, mais Dmitri Medvedev n’a pas accédé à sa requête. En effet, d’après Dmitri Medvedev, les 30 de l’Arctique seront probablement condamnés à une peine de prison ferme. Il a ajouté qu’après cette condamnation, le Président Poutine pouvait éventuellement les gracier.
Dans un courrier daté du 4 octobre adressé à la Présidente du Parlement néerlandais, le Ministre des affaires étrangères, Frans Timmermans, explique que les Pays-Bas, en tant qu’Etat du pavillon de l’Arctic Sunrise, ont entamé ce jour une procédure d’arbitrage au titre de la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer. Selon le Ministre, cette procédure porte spécifiquement sur l’arraisonnement et l’immobilisation du bateau, que les Pays-Bas considèrent comme des actions illégales, ainsi que sur la mainlevée du bateau et la remise en liberté de l’équipage.
En quoi consiste la procédure d’arbitrage ?
En cas de conflits internationaux en rapport avec la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer, l’arbitrage est un des moyens de résolution de ces conflits.
Le 4 octobre, les Pays-bas ont lancé une procédure d’arbitrage internationale contre la fédération de Russie, pour demander la libération de l’Arctic Sunrise (battant pavillon néerlandais) et des 30 de l’Arctique. Comme aucun accord entre les deux parties n’a pu être trouvé, les Pays-Bas ont fait, le 21 octobre, une demande d’injonction devant le Tribunal international du droit de la mer.
Le 23 octobre, la Russie a annoncé qu’elle boycotterait le procès. Elle a cependant signalé qu’elle restait ouverte au règlement de la situation, et les Pays-Bas ont indiqué que si la Russie souhaitait discuter des questions juridiques posées par le différend, ils étaient prêts à suspendre l’action devant le tribunal, mais pas avant que l’équipage n’ait été libéré.
Stefan Kirchner, dans une analyse de la procédure d’arbitrage entre la Russie et les Pays-Bas, a déclaré que : « Malgré l’entêtement des autorités russes, il s’agit toujours principalement d’une question de droit international, donc le droit international prévaudra éventuellement« .
Le 25 octobre, près de 100 membres du Parlement Européen ont signé notre appel en solidarité avec les 30 de l’Arctique.
La Commission européenne, quant à elle, a insisté sur le fait qu’il était indispensable de protéger l’Arctique. Janez Potočnik, commissaire européen en charge de l’environnement, a déclaré : « L’écosystème arctique souffre déjà des impacts des changements climatiques. L’exploitation des ressources naturelles de la région est une menace supplémentaire si elle ne s’inscrit pas dans la durabilité, et si elle est menée sans les précautions nécessaires et la consultation préalable des habitants de la région. Il est tout simplement impossible d’imaginer les répercussions d’une marée noire en Arctique, ni les difficultés et les coûts que représenterait une opération de nettoyage. »