Le gouvernement français s’obstine à vouloir relancer la filière nucléaire à travers le «&nbspnouveau nucléaire » d’EDF. De vieux modèles de réacteurs remis au goût du jour, les promesses d’une technologie qui pourrait sauver le climat, mais une réalité bien différente. Greenpeace France publie aujourd’hui un rapport montrant l’irréalisme total des prévisions d’EDF pour la construction de six nouveaux réacteurs EPR2 : Coût du «&nbspnouveau nucléaire » : l’insoutenable légèreté d’EDF. Coûts minimisés, délais fantaisistes et manque de transparence. Ce rapport investigue le fiasco des derniers réacteurs construits par la France.

Énergies - Nucléaire

EDF hors-sol, le coût du nucléaire s’envole

Le gouvernement français s’obstine à vouloir relancer la filière nucléaire à travers le « nouveau nucléaire » d’EDF. De vieux modèles de réacteurs remis au goût du jour, les promesses d’une technologie qui pourrait sauver le climat, mais une réalité bien différente. Greenpeace France publie aujourd’hui un rapport montrant l’irréalisme total des prévisions d’EDF pour la construction de six nouveaux réacteurs EPR2 : Coût du « nouveau nucléaire » : l’insoutenable légèreté d’EDF. Coûts minimisés, délais fantaisistes et manque de transparence. Ce rapport investigue le fiasco des derniers réacteurs construits par la France.

Explosion des coûts et des délais

Face au parc nucléaire français vieillissant, un nouveau modèle de réacteur est développé dans les années 2000 : l’EPR, pour réacteur à eau pressurisée européen. Son histoire consiste en une série d’expériences désastreuses faisant de lui un fiasco économique et industriel international.

Pourtant, le gouvernement français persiste et signe avec EDF, en s’engageant dans la production d’un nouveau modèle inspiré de l’EPR. Emmanuel Macron a déjà annoncé la construction de six réacteurs EPR2, dont les plans détaillés ne sont même pas encore finalisés, et envisage même huit réacteurs additionnels. Du « quoi qu’il en coûte » au « toujours plus », il n’y a qu’un pas.

Et effectivement, le retour d’expérience des chantiers des réacteurs EPR montre que du côté des délais de construction et du montant de la facture, c’est « toujours plus ».

Les coûts de production et les délais de construction ont explosé sur chaque chantier. Le réacteur EPR de Flamanville, en construction en France, accuse un retard de presque 12 ans et son coût a déjà été multiplié par six. Il en va de même pour absolument tous les projets d’EPR à travers le monde, de la Finlande à la Chine en passant par la Grande-Bretagne.

Dépassements des coûts de construction des EPR dans le monde. Graphique issu du rapport : Coût du « nouveau nucléaire », l’insoutenable légèreté d’EDF. Greenpeace, 2024.

Selon EDF, ses réacteurs nucléaires seront de moins en moins chers à produire grâce à un effet de série. Le malheureux sort de l’EPR nous prouve tout le contraire, selon les estimations de notre nouveau rapport, le « nouveau nucléaire » va sans aucun doute coûter très cher et peu de chances qu’il soit livré selon le calendrier annoncé. Au vu des dernières annonces, il faut s’attendre à la reproduction de « l’effet de série noire » dès le début du projet.

 

Dépassements des délais des chantiers des EPR dans le monde. Graphique issu du rapport : Coût du « nouveau nucléaire », l’insoutenable légèreté d’EDF. Greenpeace, 2024.

Un projet économiquement fragile

Au-delà des effets d’annonce du gouvernement, le malaise : le coût de l’électricité que fourniront les EPR2, est estimé par Greenpeace France entre 135 €/MWh et 176 €/MWh par Greenpeace, très loin devant le tarif actuel de 70 €/MWh. Une rentabilité plus que mise à mal, qui risque de peser lourdement sur les finances publiques et les contribuables. Le « nouveau nucléaire » ressemble davantage à un gouffre financier qu’à une solution d’avenir pour la transition énergétique.

D’autant plus que chaque milliard gaspillé au nom du « nouveau nucléaire » est un milliard en moins pour mettre en place les solutions concrètes pour la transition énergétique qui permettraient de réduire concrètement les émissions de gaz à effet de serre dans la prochaine décennie, cruciale pour le climat. La relance du nucléaire fait diversion face à l’urgence climatique et le gouvernement fait preuve d’inconséquence en s’obstinant dans cette voie sans issue. Ces milliards doivent être investis de toute urgence dans des mesures de sobriété et d’efficacité énergétiques et dans le développement des énergies renouvelables.

 

L’illusion de la relance nucléaire

Le rapport démontre que les estimations de coûts et de délais annoncées par EDF ne peuvent être considérées comme crédibles à ce jour et l’entêtement du gouvernement sur le programme du « nouveau nucléaire » interpelle. 

La nécessité d’une transparence totale sur les coûts et les délais s’impose comme une condition sine qua non pour un débat public éclairé et des décisions réfléchies.

Par sa poursuite obsessionnelle de ce projet, le gouvernement persiste à ignorer les réalités économiques et industrielles, compromettant les objectifs de transition énergétique de la France et de l’Europe.

Greenpeace appelle le gouvernement à entendre raison et à sortir de l’illusion du nucléaire comme énergie salvatrice. Et éviter ainsi, de gaspiller des dizaines de milliards dans une technologie trop chère, trop lente à déployer pour faire face au dérèglement climatique, productrice de déchets dangereux dont on ne sait que faire et risquée.