
Élevage industriel
Comment sortir de l’impasse de l'élevage industriel ?
En 2023, 60 % des animaux étaient concentrés dans seulement 3 % des fermes d’élevage en France. Cela représente plus de 200 millions d’animaux entassés dans des méga-exploitations. Près de 70 % de ces fermes-usines se concentrent dans les régions Bretagne et dans Pays de la Loire. Cette industrialisation de l’élevage et cette hyper-concentration sur le territoire, encouragées par les lobbys de l’agro-alimentaire, sont un véritable fléau. Pourtant, une autre forme d’élevage est possible en produisant et en consommant les produits d’origine animale différemment : moins mais mieux.
Quels sont les impacts de l’élevage industriel sur l’environnement, sur notre santé et sur le monde paysan ?
Pollution de l’eau, des sols et de l’air
Les fermes-usines menacent l’environnement et font peser des risques importants sur la biodiversité locale. L’hyper concentration des fermes-usines dans deux régions (Bretagne et Pays de la Loire) fait augmenter significativement et dangereusement la concentration de nitrates dans l’eau et les émissions d’ammoniac dans l’air au niveau local. Cela entraîne de graves problèmes de pollution, tels que la prolifération d’algues vertes et la libération de particules fines nocives dans l’atmosphère. Les risques pour l’environnement sont également très importants en cas d’accident dans une ferme-usine ; par exemple, une fosse à lisier qui déborde peut polluer un cours d’eau sur plusieurs kilomètres.
Contribution à la déforestation
Dans la très grande majorité des cas, les fermes-usines ne produisent pas elles-mêmes l’alimentation destinée à leurs animaux. Ces méga-exploitations sont dépendantes de l’importation massive de soja en provenance d’Amérique du Sud. Quasi exclusivement destiné à l’alimentation animale, sa culture engendre une destruction massive des forêts tropicales.
Antibiorésistance et risques de zoonoses
L’usage d’antibiotiques pour les animaux élevés en densité très importante peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé humaine puisqu’il contribue à développer des résistances aux antibiotiques. Le confinement des animaux augmente également le risque de zoonoses, des maladies qui se transmettent de l’animal à l’être humain, comme la grippe aviaire. Les risques sanitaires sont donc réels.
Perte d’autonomie des éleveurs et disparition des petites fermes
L’élevage industriel accélère la disparition des fermes à taille humaine. En effet, les surfaces agricoles qui se libèrent contribuent souvent à l’agrandissement des fermes avoisinantes plutôt qu’à l’installation de nouveaux agriculteurs. Les paysans et les paysannes perdent peu à peu leur autonomie en se retrouvant pieds et poings liés à l’agro-industrie.
Bien-être animal
Des centaines de vaches, des milliers de cochons et des dizaines de milliers de volailles sont confinés dans des espaces très restreints, ce qui limite leur liberté de mouvement et leur comportement naturel. Ces conditions d’élevage entraînent du stress, des maladies et des souffrances physiques pour les animaux. La recherche de productivité n’est pas compatible avec le respect de leurs comportements naturels et de leur bien-être.
Une autre forme d’élevage est-elle possible ?
Stopper le développement des fermes-usines en France
Mettre un terme à la course à l’industrialisation de l’élevage en instaurant un moratoire pour suspendre tout projet de construction ou d’extension de fermes-usines en France. Cela permettra d’entamer une sortie de ce système agro-industriel et de développer des élevages écologiques.
Mieux répartir et organiser l’élevage sur le territoire
Il est important de sortir de la spécialisation actuelle des régions françaises et notamment de la surconcentration de l’élevage en Bretagne. Cela suppose de réduire drastiquement l’élevage industriel dans certains territoires et à l’inverse d’introduire des élevages de taille raisonnée et adaptés aux besoins du territoire, notamment dans les plaines céréalières. Cela permettrait de réduire la concentration des élevages industriels, limitant ainsi les impacts environnementaux délétères. Cela favoriserait également la biodiversité, renforcerait la résilience des exploitations face aux crises économiques ou climatiques et permettrait de soutenir les économies locales.
Subventionner la transition de l’élevage
Il est essentiel que des politiques publiques soient mises en place pour subventionner le développement de l’élevage écologique, notamment l’élevage biologique, ainsi que pour soutenir l’installation de systèmes de polyculture-élevage.
Réformer notre système alimentaire
Réformer notre système d’élevage en France, c’est aussi manger « moins mais mieux » de viande et produits laitiers. Pour accompagner ces changements de pratiques alimentaires, l’État doit soutenir et permettre le développement des filières végétales (fruits et légumes frais, légumes secs et légumineuses) destinées à l’alimentation humaine. Il doit également favoriser l’accès à la consommation de produits végétaux notamment dans les cantines scolaires.
Que faire à son échelle ?
Adapter sa consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers
Il est possible de lutter contre l’industrialisation de l’élevage en France en adaptant ses pratiques alimentaires. Voici quelques pistes à explorer :
– Diminuer drastiquement sa consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers en privilégiant une alimentation végétale. En manger moins souvent permet d’en manger “mieux” en privilégiant la qualité.
– Privilégier, autant que possible, des produits issus d’élevages paysans ou biologiques. (N’hésitez pas à aller rencontrer les éleveurs pour leur poser des questions).
– Consommer des fromages locaux et de saison (et oui, il y a des saisons pour les fromages !)
Parler de l’élevage industriel autour de soi
Plus on sera nombreux et nombreuses, plus la pression portera ses fruits ! En partageant avec nos proches cet article, la carte des fermes-usines, cette pétition ou des idées de recettes végétales, il est possible de décupler la lutte contre l’élevage industriel.
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