En 2009, Greenpeace avait publié une étude démontrant que l’élevage bovin était responsable de 80% de la déforestation amazonienne, ce qui représentait 14% de la déforestation annuelle de la planète.
Aujourd’hui, l’élevage bovin est toujours la principale cause de la déforestation en Amazonie brésilienne et il est urgent que cela cesse. A l’origine du problème se trouve la surconsommation de viande et de produits laitiers.
Au Brésil, quatre chaines de supermarchés représentent à elles seules 50% du marché de la viande de bœuf. En novembre 2015, Greenpeace a lancé au Brésil une grande campagne en direction des chaines de supermarchés, les premiers revendeurs de viande dans le pays.
L’organisation avait évalué les politiques d’approvisionnement en bœuf des principaux supermarchés brésiliens afin de leur demander de s’engager publiquement à ne commercialiser que du bœuf garanti sans déforestation.
Après Pao de Açucar (Groupe Casino) et Walmart qui ont déjà pris des engagements plus tôt cette année suite à la campagne de Greenpeace, c’est au tour de Carrefour, seconde chaîne de supermarchés au Brésil, de rendre publique sa nouvelle politique d’approvisionnement en bœuf pour le Brésil. Ces trois chaines de supermarchés créent donc une sérieuse barrière contre la déforestation et envoient un signal fort à tout le secteur de l’élevage bovin : les abattoirs de la région vont devoir s’adapter.
En outre, les trois enseignes se sont engagées à mettre en place un système de suivi poussé et à exclure les fournisseurs ne respectant pas les critères minimum entérinés par les principaux abattoirs du pays.
Ces critères minimaux sont issus d’un accord signé par les grands abattoirs bovins en 2009 après la campagne de Greenpeace. Les trois premiers signataires de cet accord, JBS, Marfrig et Minerva, les plus grands abattoirs au Brésil, représentent environ 70% du secteur en Amazonie. Selon une étude scientifique, cet accord a été indispensable pour accélérer la régularisation et la baisse de la déforestation dans les exploitations fournissant directement les abattoirs impliqués.
Pour Greenpeace, ces engagements, s’ils sont correctement mis en œuvre permettront de lutter contre la déforestation mais aussi des conditions de travail proches de l’esclavage et l’invasion des territoires de communautés autochtones.
Néanmoins la déforestation n’est pas la seule conséquence néfaste de l’élevage (émission de gaz à effet de serre, pollution de l’eau, accaparement des terres pour l’alimentation animale…). Il est donc indispensable en parallèle de réduire drastiquement sa consommation de viande et de produits laitiers. Greenpeace recommande ainsi un maximum d’environ 12 kg de viande issus de l’élevage écologique par personne et par an (soit environ 230 g par semaine).