Alors que les responsables politiques européens sont (de nouveau !) en réunion à Bruxelles pour discuter du futur énergétique de l’Union européenne, Greenpeace publie un rapport prouvant que des engagements forts de l’UE en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique peuvent réduire les besoins d’importation de 45% de plus en 2030.
Lire le rapport (en anglais) : A roadmap for Europe – Une feuille de route pour l’Europe
Le mythe de l’indépendance énergétique
Relire notre billet : G7 : l’indépendance passe par les énergies renouvelables !
Ce nouveau rapport compare l’impact des importations d’énergie de l’UE selon deux scénarios pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques en 2030.
La première approche est basée sur la proposition de la Commission de réduire de 40% les émissions carbone nationales par rapport à 1990 et une part de l’énergie renouvelable à 27%, sans aucun objectif spécifique ou contraignant d’économies d’énergie.
La seconde approche reflète les demandes de Greenpeace et d’autres organisations environnementales, avec un ensemble de trois objectifs : réduction des émissions de carbone d’au moins 55% (par rapport à 1990), une part d’énergies renouvelables de 45% dans le mix énergétique européen et une réduction de la consommation d’énergie primaire de 40% (par rapport à 2005).
En comparant ces deux trajectoires, le rapport montre que, sur la base des propositions de la Commission, même si l’Union européenne exploite la totalité de son propre gaz, de son pétrole et de son charbon, il resterait encore à importer un total de 29 000 pétajoules (PJ) par an de combustibles fossiles d’ici à 2030 !
Plus précisément, les importations annuelles d’environ 90 milliards de m3 de gaz et de 1,3 million de barils de pétrole pourraient être évitées d’ici 2030. Par rapport à la proposition de la Commission, cela représente une réduction de 35% supplémentaires dans les importations de gaz et une coupe de 45% des importations de pétrole en 2030.La crise en cours avec la Russie montre à quel point l’Europe est dépendante des importations d’énergie, en particulier sur le pétrole et le gaz russes. L’UE a dépensé un total de 421 milliards d’euros sur les importations d’énergie en 2012. Faire le pari de l’indépendance énergétique d’un continent sur d’hypothétiques réserves d’hydrocarbures de schiste, sur des projets d’importations ou sur la prolongation de vie des réacteurs nucléaires n’est pas viable.
Les dirigeants européens doivent donc mettre l’accent sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables afin de réduire la dépendance de l’Europe et d’améliorer sa sécurité énergétique. Pour réduire le risque de pénurie d’approvisionnement énergétiques, pour réduire les risques posés par les changements climatiques, pour réduire les risques liés au nucléaire vieillissant.