9 tonnes de maïs livrées à l'UMP : le premier rendez-vous parlementaire du Grenelle ne doit pas être contaminé par Monsanto
Paris, le 31 mars 2008. Greenpeace a livré cet après midi 9 tonnes de maïs au siège de l’UMP, rue de la Boëtie à Paris, pour demander au parti majoritaire à l’assemblée de défendre une agriculture et une alimentation véritablement sans OGM. Ce maïs sera–t-il l’un des derniers non contaminés ? C’est la question que pose Greenpeace au parti présidentiel alors que les députés UMP se prononceront dès demain sur ce sujet essentiel pour les Français.
A la veille du passage à l’Assemblée Nationale de la loi sur les OGM, Greenpeace appelle l’ensemble des députés à amender en profondeur le projet pour en faire une loi de protection de l’agriculture et de l’alimentation sans OGM, conformément aux engagements du Grenelle mais surtout à la volonté de la très grande majorité des Français. Les premières déclarations de la majorité UMP sont en effet inquiétantes : le parti majoritaire à l’Assemblée Nationale serait-il contaminé par Monsanto pour ainsi tourner le dos à la démocratie ?
« En l’état, le projet de loi ignore le Grenelle et méprise totalement la volonté d’une très large majorité des Français !, s’indigne Arnaud Apoteker de Greenpeace France. La production sans OGM est niée et le régime de responsabilité défaillant. En organisant la contamination de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement par les OGM, ce projet de loi ne sert que les intérêts de Monsanto, des lobbies agricoles et de semenciers inféodés à la multinationale américaine. C’est inacceptable ! Les députés ont la responsabilité de faire primer la démocratie et l’intérêt général en amendant sérieusement le projet. »
Pour ce premier rendez-vous parlementaire du Grenelle, Greenpeace demande aux députés de défendre l’avenir plutôt que le passé. Si le projet de loi devait être voté en l’état, l’agriculture biologique et la production agricole française de qualité seraient en effet irrémédiablement condamnées. Quant à la crédibilité du Grenelle, elle en sortirait très sérieusement compromise.
« Le Président de la République, qui s’est engagé à appliquer scrupuleusement le Grenelle, et le gouvernement doivent maintenant concrétiser leurs engagements et pousser la majorité UMP à la responsabilité environnementale et au refus de la contamination de notre démocratie par Monsanto », ajoute Arnaud Apoteker.
Greenpeace rappelle que 71% des français (sondage CSA/Greenpeace, janvier 2008) veulent que le sans OGM soit véritablement sans OGM. Or le projet de loi légalise un seuil de contamination jusqu’à 0,9%, qui ne correspond à aucune nécessité juridique ou rationalité scientifique. Il s’agit d’un véritable droit à polluer qui sera augmenté, année après année, au fur et à mesure de la généralisation des contaminations. Pour Greenpeace, la seule loi possible sur les OGM doit garantir strictement la pérennité du sans OGM. Les Français attendent une loi de protection et non une loi de contamination.