Ce lundi 27 novembre, Greenpeace France et CARE France organisent un déjeuner pas comme les autres, avec pour message « Chaos climatique : les pollueurs doivent payer l’addition ». Objectif : exiger que les entreprises des énergies fossiles soient taxées à la hauteur de leur responsabilité dans la crise climatique. Cette mobilisation est organisée à trois jours de l’ouverture de la COP28, où sera discutée la mise en œuvre opérationnelle du fonds destiné à financer les pertes et dommages, c’est-à-dire les dégâts irréversibles causés par le réchauffement climatique dans les pays les plus vulnérables
Ce matin, les deux organisations se sont retrouvées autour d’une grande tablée au pied de la Tour Eiffel à Paris. Au menu : des militants et militantes représentant TotalEnergies, BP, Shell, Chevron et ExxonMobil, cinq grandes compagnies pétrolières qui ont enregistré près de 200 milliards de dollars de bénéfices en 2022. Cette mise en scène rappelle, à l’occasion de la COP28 qui s’ouvre dans quelques jours, la demande de plusieurs organisations qui exhortent les responsables politiques mondiaux à acter un mécanisme de taxation des entreprises productrices de combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon).
Pour Sarah Roussel, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France : « Alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient à travers le monde, l’industrie des énergies fossiles se gave de profits records. Des millions de gens sont directement victimes de cette crise climatique : les scientifiques parlent désormais d’une mortalité annuelle multipliée par cinq durant les 20 prochaines années, rien que pour les vagues de chaleur. Après le rendez-vous manqué du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier, la COP28 doit être l’occasion de reconnaître explicitement le principe pollueur-payeur. Taxer ces entreprises dont le fonds de commerce abrège prématurément des vies et compromet celles des générations à venir est une question de justice. »
Pour Fanny Petitbon, responsable plaidoyer chez CARE France : « En ce moment, la Somalie subit une inondation comme on en voit une fois par siècle, après avoir vécu plusieurs années de sécheresse ininterrompue qui ont rendu l’accès à l’eau et à la nourriture de plus en plus difficile et ont forcé plus d’1,2 million de personnes à fuir leurs foyers. Une fois de plus, ce sont les populations les moins responsables du chaos climatique qui le subissent de plein fouet. Il est temps que les plus gros pollueurs, au premier rang desquels l’industrie des énergies fossiles, paient pour les dégâts qu’ils engendrent aux quatre coins de la planète. Entre 2000 et 2019, les entreprises du pétrole, du gaz et du charbon auraient pu couvrir 60 fois le coût des pertes climatiques dans les pays vulnérables, rien qu’avec les profits qu’elles ont engrangé. Ce n’est pas une question de charité mais bien de dette que les super-pollueurs ont envers les populations du Sud. »
La COP28 constitue un moment de vérité. Il est crucial qu’elle aboutisse à :
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l’opérationnalisation du fonds pertes et dommages et la reconnaissance du principe du pollueur-payeur, via une taxation des industries des énergies fossiles,
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un accord pour une sortie rapide, juste et équitable de tous les combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon),
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l’interdiction de tout nouveau projet d’exploitation ou d’exploration d’énergie fossile,
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une accélération du développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Les deux organisations comptent sur la France pour montrer l’exemple en portant ces demandes sur la scène internationale et mettre fin à l’impunité de l’industrie fossile.
Retrouver le dossier de presse du Réseau Action Climat sur la COP28