Action de Greenpeace - Lima : face à l’urgence, les discours et la demi-mesure ne suffisent plus

Climat

Paris, lundi 8 décembre 2014 – Alors que les Philippines subissent de nouveau de plein fouet les conséquences des dérèglements climatiques, les négociateurs à Lima restent léthargiques, loin de l’urgence à agir. Dans ce contexte, des militants de Greenpeace de 7 pays d’Amérique latine et d’Europe ont déployé ce matin une banderole de 45 mètres à Nazca au Pérou, sur un des sites historiques de cette civilisation. Une des raisons de leur disparition serait un changement climatique local important. Cette banderole portait le message « Le changement c’est maintenant. Le futur sera renouvelable », en Anglais.

Pour Greenpeace, la tendance doit être claire : zéro fossile, 100% renouvelables. C’est techniquement possible mais aussi économiquement tenable et souhaitable.

Dans le monde réel, tous les signaux sont au rouge

L’ONU a doublé ses prévisions de coûts liés à l’adaptation aux dérèglements climatiques. Estimés à 70 milliards de dollars (données 2010), ils pourraient atteindre 150 milliards de dollars par an entre 2025 et 2030. L’année 2014 pourrait être, selon l’organisation météorologique internationale, la plus chaude jamais enregistrée.

« Il est temps pour les politiques de passer enfin de l’expression de leur solidarité aux actes, souligne Jean François Julliard, directeur de Greenpeace France, présent à Lima. C’est la troisième fois qu’une catastrophe due au dérèglement climatique touche les Philippines pendant une de ces conférences, qui sont censées résoudre le problème. Trouver un accord mondial sur le climat est maintenant devenu une question de survie pour certaines populations. »

A mi-parcours, dans le monde des négociateurs, un encéphalogramme trop plat

La première semaine sert à préparer les textes à négocier et comparer les propositions des Etats. Et le compte n’y est pas sur les principaux enjeux:

– Acter la sortie des énergies fossiles pour aller vers 100% de renouvelables d’ici 2050 : Ce point n’est pas dans les propositions négociées, ouvrant la porte aux fausses solutions et à tous les greenwashing: nucléaire, captage et stockage de carbone, géo-ingénierie.

– Prendre des engagements qui soient comparables et consolidables entre pays :

La COP20 de Lima doit préciser quelle sera la forme des engagements pris à Paris pour l’après 2020. Un point central est celui de la durée de ces futurs engagements nationaux. Ils devraient couvrir la période 2020-2025 et être renouvelés tous les 5 ans. Cela permettrait de ne pas être bloqué dans des engagements peu ambitieux à horizon 15 ans. Sur ce point, les discussions sont loin d’être abouties.

« Nous savons que les décisions de Lima et l’accord de Paris ne seront pas la baguette magique qui sauvera le climat. Même s’il est indispensable que les pays prennent des engagements coordonnés, Il faudra beaucoup plus que des envolées lyriques et un accord en demi-teinte. Pour l’heure, nous faisons avec le seul outil à notre disposition, à savoir ces négociations. Mais seuls des actes forts pour la transition énergétique, des engagements mesurables, contraignants seront la marque d’une volonté réelle de lutter contre les dérèglements climatiques.« , souligne Jean-François Julliard.