Action de Greenpeace sur le terminal méthanier flottant du Havre : le tribunal rendra sa décision le 10 décembre 2024 à 13h30
Quatre activistes, une porte-parole de Greenpeace sur les questions climat et énergies fossiles, ainsi que deux photojournalistes, étaient jugé·es ce matin mardi 1er octobre au tribunal judiciaire du Havre, à la suite d’une action de désobéissance civile menée le 18 septembre 2023 pour dénoncer l’arrivée du terminal méthanier Cape Ann dans le port du Havre.
A l’issue d’une audience d’environ 2h30, le procureur a requis la condamnation des 4 activistes et de la porte-parole de Greenpeace France pour des infractions liées à la navigation à 5000 euros d’amende dont 2000 euros avec sursis, ainsi qu’une interdiction de paraître dans le port du Havre de deux ans : pour non-respect d’un arrêté préfectoral maritime restreignant la navigation dans la rade du port du Havre pour cinq d’entre eux, et pour non-respect de la convention anti-collision pour des faits d’abordage pour l’un d’eux.
En revanche, il a requis la relaxe des deux photojournalistes poursuivis aux côtés des activistes de Greenpeace et défendus par Maître Bagard. Ce dernier a plaidé la relaxe rappelant la vigilance particulière avec laquelle il y a lieu de traiter les journalistes dans l’exercice de leur métier d’information, eu égard aux garanties dont ils bénéficient, notamment rappelées par la Cour européenne des droits de l’homme.
Du côté de la défense des cinq prévenus de Greenpeace, Maître Faro a plaidé la relaxe pour absence de caractérisation des infractions, soulignant l’imprécision des faits reprochés aux activistes et l’absence d’éléments de preuve suffisants. Il a également plaidé la relaxe au nom du risque d’atteinte disproportionnée à la liberté d’expression.
Par ailleurs, le Tribunal maritime a renvoyé le Ministère public à mieux se pourvoir s’agissant de deux autres activistes de Greenpeace qui avaient déroulé à quai une banderole de 30 mètres de long indiquant « France, plaque tournante du gaz de schiste » estimant qu’il n’était pas compétent pour juger cette infraction relevant du droit commun (faits d’intrusion dans une installation portuaire hors d’une zone d’accès restreint, des faits passibles de deux mois d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende.)
“Les activistes de Greenpeace et notre porte-parole ont pu rappeler la raison de leur action : le projet du terminal sert les intérêts financiers de TotalEnergies et non pas ceux des Françaises et Français, et il est antinomique avec la lutte contre le réchauffement climatique.
C’est une nouvelle ère de la répression, nous constatons de plus en plus d’interdictions de paraître, non seulement chez Greenpeace mais pour tous les militantes et militants qui s’engagent pour défendre l’intérêt général en France” a déclaré Clara Gonzales, juriste à Greenpeace France.
Greenpeace France rappelle que les derniers chiffres concernant le taux d’utilisation du méthanier du Havre pour le 1er semestre 2024 illustrent l’inutilité de cette installation fossile pour la sécurité énergétique des Français et des Européens. Greenpeace France rappelle que cette infrastructure toxique a été autorisée à tort par des précédents gouvernements d’Emmanuel Macron.
Voir le dossier de presse du procès