Paris, le 22 mai 2014 – A partir de 7h ce matin, 8 activistes de Greenpeace ont procédé à une mise sous scellés symbolique de bois brésilien et congolais sur le port de La Rochelle (La Pallice) en Charente Maritime. Il s’agit de bois illégaux ou suspectés d’illégalité.
Entre 20 et 40% du bois importé en Europe est d’origine illégale – voire plus lorsqu’il provient de régions à risque comme l’Amazonie brésilienne et la RDC. Un règlement européen sur le bois est en vigueur depuis mars 2013. Mais en France, rien n’a encore changé et la loi censée établir un régime de sanction ne sera débattue qu’en juin.
» Nous dénonçons l’inaction des autorités françaises et l’attitude des importateurs, qui n’ont rien changé à leurs habitudes à l’égard de pays et des fournisseurs à très haut risque d’illégalité, explique Jérôme Frignet, chargé de campagne forêt pour Greenpeace France. Depuis plus d’un an, la réglementation impose pourtant des obligations très claires aux importateurs, qui doivent s’assurer de la légalité du bois importé. Greenpeace demande au gouvernement français de faire respecter la réglementation européenne. Cela suppose des moyens de contrôle et un régime de sanction. »
Lire le dossier complet de Greenpeace : http://act.gp/1tkuMBu
Des importateurs peu regardant sur les filières brésiliennes et congolaises
Les informations de Greenpeace révèlent que la société importatrice française » Ets Robert et Cie » s’approvisionne auprès d’acteurs brésiliens impliqués dans du trafic de bois illégal et mis en cause par la justice. Sa chaîne d’approvisionnement inclut des fournisseurs ayant acquis des grumes illégales, couvertes par des certificats de légalité frauduleux. L’enquête menée par Greenpeace dans l’Etat du Pará montre que les documents officiels ne sont pas fiables et les fraudes généralisées. Les exploitants forestiers et les scieries usent de moyens sophistiqués pour blanchir et commercialiser du bois illégal de grande valeur, comme l’ipé.
Le bois importé de RDC cumule les critères d’illégalité. Le lot de la société congolaise Cotrefor a été importé par les sociétés Jammes et African Logging Corporation Ltd. L’Observatoire indépendant des forêts au Congo a rapporté sur la concession d’où viennent ces grumes de graves irrégularités : coupes hors des zones autorisées, absence de marquage, dépassement des quotas de coupes, abatage d’essences non autorisées, non-respect des accords passés avec les populations locales.
» Les importateurs français, tels que Ets Robert et Cie, se contentent de certificats officiels qui ne garantissent pas la légalité du bois. Cet importateur est en infraction pour défaut de diligence raisonnée et suspect de mise sur le marché de bois illégal, explique Jérôme Frignet. Quant au bois de la société Cotrefor, il n’a rien à faire dans ce port ni sur le marché européen. Il devrait être immobilisé et saisi et ses importateurs devraient payer une forte amende si la loi européenne était appliquée. »
Greenpeace crée la » Brigade de Vérification du Bois «
La Brigade de Vérification du Bois (BVB) est un organe fictif imaginé par Greenpeace pour faire ce que ni les importateurs, ni le gouvernement français ne font pour empêcher les importations massives de bois illégal. Présente aujourd’hui sur le terrain, elle est aussi active en ligne : une enquête complète a été publiée sur le trafic de bois illégal, pour que chacun puisse avoir accès aux informations (http://act.gp/traficbois).