[Action] Sommet SOS Océans : Greenpeace déploie un chalut au pied du Trocadéro pour appeler à l’arrêt du saccage des océans
À l’occasion du sommet SOS Océans qui se tient depuis le dimanche 30 mars place du Trocadéro à Paris, Greenpeace France a voulu interpeller le président Emmanuel Macron sur le manque de protection des aires marines protégées françaises. L’ONG s’est installée devant l’esplanade du Trocadéro, juste sous les fenêtres de l’endroit où se déroule les discussions, avec un filet de chalutier et des banderoles portant les messages « Stop au saccage des océans », « Macron, à quand des aires marines (vraiment) protégées ? », et « SOS Océans en danger, réagissez ! ».
« Nous sommes là pour demander à Emmanuel Macron de s’engager à faire de la France un exemple en matière de protection des aires marines protégées en interdisant dans ces espaces le chalutage de fond et la senne danoise, deux méthodes de pêche industrielle particulièrement destructrices. Nous demandons également au président de la République de poursuivre son exercice de diplomatie de haut niveau afin de garantir que le plus d’États possibles s’engagent d’ici la conférence des Nations unies sur l’océan, à soutenir le moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes et à ratifier le traité sur la haute mer » précise François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France.

© Andréa Mantovani / Greenpeace
Plus de photos disponibles ici.
En effet, la France est particulièrement ambitieuse sur le plan international, depuis qu’elle a ratifié le traité sur la haute mer le 5 février dernier, et qu’Emmanuel Macron a défendu l’interdiction de l’exploitation minière des fonds marins par un moratoire. Pour autant, la France a encore du travail concernant ses propres aires marines protégées et doit se montrer exemplaire pour continuer à être crédible sur la scène internationale : en réalité, seuls 4% des espaces maritimes français sont strictement protégés selon les standards internationaux de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), là où son objectif est d’atteindre les 10%. De plus, seulement 0,03% de ces espaces protégés se situent en France métropolitaine, ce qui indique une grande inégalité et une grande hypocrisie : les espaces les plus protégées sont principalement situés dans des territoires inhabités comme les terres australes et antarctiques françaises (Taaf).
Greenpeace engage le président à répondre à ses demandes sans attendre la conférence des Nations unies sur la protection des océans (Unoc-3) qui aura lieu en juin, à Nice. Il est urgent que la France envoie un message fort de cohérence avec les ambitions qu’elle affiche en matière de protection des océans.