Paris, 12 février 2014 – Ce matin, Greenpeace a déployé deux maïs OGM de 22 mètres de haut sur le Champ de Mars, pour alerter sur l’imminent retour des OGM dans les champs français. Après l’annulation du moratoire interdisant la culture du maïs OGM Monsanto 810 en France l’été dernier, le gouvernement n’a toujours pas pris de nouvelle mesure d’interdiction. De plus, hier les ministres européens ont refusé d’interdire un nouveau maïs OGM, le Pioneer 1507.
Greenpeace demande au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour interdire les cultures OGM en France, et de porter la réforme en profondeur des procédures d’autorisation des OGM en Europe.
« Dès début mars les premiers semis de maïs OGM MON 810 pourraient avoir lieu en France si le gouvernement ne fait rien, explique Anaïs Fourest, chargée de campagne agriculture à Greenpeace. Les Français sont très largement mobilisés contre les OGM. C’est à MM. Le Foll et Martin de mettre en place une interdiction ferme et définitive pour protéger nos champs et nos assiettes. »
Le courrier officiel, cosigné avec 7 autres organisations, adressé à M. Le Foll et à M. Martin, est consultable ici.
Des systèmes législatifs qui ne nous protègent en rien
Un sénateur a bien proposé un projet de loi pour interdire la culture des maïs OGM en France, mais son entrée en vigueur serait de toute façon trop tardive pour nous protéger avant les premiers semis. Concernant le Pioneer 1507, même si 19 des 28 pays représentés hier à la réunion des ministres européens ont voté contre, ils n’ont pas réuni assez de voix pour bloquer l’autorisation de culture. C’est maintenant la Commission européenne qui devra statuer. Les ministres français de l’Agriculture et de l’Écologie ont aussi la responsabilité de faire évoluer favorablement ce dossier dans l’UE. En Europe, une majorité de pays, le Parlement ainsi que les citoyens se sont opposés à la culture du maïs OGM Pioneer 1507. Le moment est venu pour la France d’ouvrir la voie à la Commission afin qu’elle renforce considérablement les procédures d’autorisation des OGM.
Des OGM déjà présents dans la production alimentaire
Vendredi dernier, le 7 février, Greenpeace a sorti un guide à destination des consommateurs pour les aider à identifier les produits issus d’une agriculture toxique (utilisation d’OGM et de pesticides tueurs d’abeilles dans le processus de fabrication).
Depuis, les internautes ont la possibilité d’interpeller directement les marques pour leur demander de changer leurs pratiques sur www.greenpeace.fr/guetteur. Ils sont déjà 6 500 à l’avoir fait.
« Les politiques doivent impulser un changement de modèle agricole, cela passe par le secteur économique et l’interpellation des marques, mais surtout par une prise de responsabilité des décideurs » conclut Anaïs Fourest.