Arctique : Greenpeace bloque le forage pétrolier le plus controversé du monde
Paris, le 30 mai 2011 – Dimanche 29 mai, trois activistes de Greenpeace ont escaladé la plateforme géante Leiv Eiriksson, alors qu’elle passait le détroit de Davis (ouest du Groenland).
Les premières images de l’action
Depuis plus de 24 heures, ces trois militants sont donc suspendus à cette plateforme de plus de 53 000 tonnes, dans une tente de survie de trois mètres de diamètre. Ils ont suffisamment de nourriture pour tenir 10 jours. Les activistes partis en zodiac depuis l’Esperanza, le bateau de Greenpeace, ont réussi à déjouer la vigilance du navire de guerre danois qui escorte la plateforme et à l’aborder. Elle n’était plus qu’à quelques heures du site Atammik, où elle devait procéder à un forage exploratoire à plus de 905 mètres de profondeur. Depuis une semaine, Les deux bateaux de Greenpeace, l’Arctic Sunrise et l’Esperanza, poursuivaient cette plateforme. Cairn Energy est la première société à opérer un forage pétrolier dans cette région extrêmement fragile.
« Chaque heure que nos activistes passent accrochés à la plateforme retarde toujours un peu plus le début de l’exploration pétrolière que veut mener Cairn Energy. C’est une course contre la montre, Cairn Energy n’a que quelques semaines pour forer, avant que l’hiver arctique ne les en empêche pendant un an », explique Anne Valette, chargée de campagne Energie pour Greenpeace France.
Une marée noire serait un désastre pire que celui du golfe du Mexique
Greenpeace mène campagne depuis plusieurs semaines contre ce projet d’exploration pétrolière. Toute marée noire dans cette région aurait des conséquences désastreuses : il serait extrêmement difficile d’obtenir une assistance avant des semaines et toute opération de nettoyage serait quasiment impossible tant les conditions climatiques et naturelles sont difficiles.
Greenpeace a publié la semaine dernière des documents confidentiels dans lesquels les autorités britanniques expliquent leurs inquiétudes en cas de marée noire.
« Une marée noire dans cette région serait désastreuse et sans commune mesure avec le drame qui a eu lieu dans le Golfe du Mexique il y a plus d’un an. Ce forage exploratoire ne doit tout simplement pas avoir lieu car il ouvrirait la voie à une ruée vers l’or noir dans cette région si fragile, conclut Anne Valette.
Nous sommes à la croisée des chemins. Le pétrole, comme le nucléaire, sont des énergies du passé. Les gouvernements devraient enfin choisir et investir dans les énergies propres et renouvelables et dans l’efficacité énergétique.