Au Creusot, E. Macron soutient le nucléaire au détriment du climat
A quatre jours de l’anniversaire de l’accord de Paris et en pleine période d’arbitrages autour des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, le Président de la République visite l’usine de Framatome au Creusot et sabote une nouvelle fois les engagements climatiques de la France en brandissant la fausse solution nucléaire.
Pour Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France, « miser sur le nucléaire dans la course climatique, c’est miser sur un cheval perpétuellement en retard, vieillissant et vulnérable. Emmanuel Macron veut faire oublier ses errements face à la convention citoyenne pour le climat en soutenant une solution industrielle prétendument clé en main : il prouve ainsi sa méconnaissance de l’état réel de la filière nucléaire et de ses capacités ».
En liant le destin climatique de la France au nucléaire, Emmanuel Macron enferme le pays dans une trajectoire de diminution des émissions de gaz à effet de serre bien peu ambitieuse. En France, investir dans le nucléaire ne permet pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre et détourne des financements précieux de politiques publiques plus efficaces sur le plan climatique, comme la rénovation thermique des logements.
Avec au moins onze ans de retard et une multiplication par près de six de son coût, l’EPR de Flamanville est la démonstration par l’exemple que le nucléaire ne peut pas être une solution face à l’urgence climatique : il est trop lent et trop cher.
EDF a prouvé à maintes reprises son incapacité à tenir des délais et à fournir des équipements nucléaires sûrs. La fuite de documents confidentiels concernant les systèmes de sécurité de l’EPR de Flamanville, révélée par Greenpeace France et Mediapart, est un nouveau signal des difficultés systémiques d’EDF. Dans ces conditions, il paraît très hasardeux de tabler sur l’industrie nucléaire pour faire avancer la lutte contre les changements climatiques.
Le Conseil européen de jeudi et vendredi pourrait également être une démonstration de l’aveuglement nucléaire d’Emmanuel Macron. Comme l’année dernière, le Président français préfère une ambition climatique européenne amoindrie plutôt qu’un nucléaire exclu des investissements européens verts. Pourtant, le développement du nucléaire en Europe ne sera jamais à la hauteur de l’urgence climatique : il enfermerait les pays de l’Est dans la production de charbon pendant au moins une décennie, le temps minimal de développement d’une centrale nucléaire.