Bois illégal : Greenpeace exige des premiers contrôles début mai
Paris, le 16 avril 2015 – Suite aux actions de Greenpeace, et grâce à plus de 100 000 personnes qui ont interpellé Ségolène Royal depuis le début de l’année, le ministère a enfin annoncé aujourd’hui la formation fin avril d’une quinzaine d’agents de contrôle. Ces derniers seront mandatés pour procéder à des contrôles d’importateurs de bois et pour vérifier la légalité de leurs stocks.
Enfin un geste du gouvernement… avec deux ans de retard
Cette annonce a été faite lors d’un rendez-vous entre les ONG travaillant sur la question du bois illégal et les services concernés du ministère de l’Écologie pour faire le point sur la mise en œuvre par la France du règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE), entré en vigueur il y maintenant plus de deux ans.
Pour Greenpeace, qui mène campagne et alerte le gouvernement depuis plus d’un an sur la nécessité de contrôler le bois suspecté d’illégalité dans les ports français, cette annonce est un premier pas mais la France a encore beaucoup à faire pour rattraper l’énorme retard pris sur ce dossier sensible.
« Alors que la France doit rendre compte fin avril auprès de Bruxelles des avancées en termes de lutte contre le bois illégal, force est de constater que notre pays ne s’est pas montré à la hauteur », analyse Frédéric Amiel, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France.
« Ségolène Royal doit accélérer le mouvement et s’assurer que ces agents procèdent au plus vite, dès début mai, au contrôle de lots suspects stockés dans les ports de la Rochelle et de Caen. Former des agents de contrôle n’est qu’une première étape. Seules des inspections et des enquêtes approfondies, bien au-delà de contrôles douaniers, permettront de juger de la réelle efficacité du ministère de l’Écologie pour lutter contre le fléau du bois illégal ».
Un besoin de transparence pour une réelle efficacité
Par ailleurs, Greenpeace souligne la nécessité de transparence du dispositif promis par le ministère.
« Les résultats de ces contrôles doivent être partagés avec l’ensemble des acteurs du secteur. Cette transparence, indispensable, permettra à tous, défenseurs de l’environnement, entreprises, citoyens, d’être mieux informés et plus vigilants sur les enjeux du bois illégal », ajoute Frédéric Amiel.
Afin de ne pas perdre encore plusieurs mois et de garantir la poursuite par la France de la mise en œuvre du RBUE, Greenpeace a décidé d’écrire officiellement à la Commission européenne pour l’avertir des manquements de la France en matière d’application du RBUE.
Notes aux rédactions :
– Le RBUE définit comme illégal le bois coupé en violation de la réglementation du pays de récolte : coupe en dehors des zones autorisées, absence de marquage, dépassement des quotas de coupe, abattage sans autorisation d’essences protégées, non-respect des accords passés avec les populations locales, etc.
– Selon Interpol, l’exploitation forestière illégale représente entre 15 et 30% du bois commercialisé dans le monde.