Paris, le 25 avril – Samedi 28 avril, pile dans l’entre-deux tours du scrutin présidentiel, Greenpeace appelle à un rassemblement citoyen dans 22 villes de France pour interpeller les deux candidats finalistes. Les citoyens sont appelés à se mobiliser pour dénoncer l’égale irresponsabilité des deux prétendants à la présidence de la République face au risque nucléaire. Les 22 villes suivantes participeront à l’évènement : Angers, Brest, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Besançon, Dijon, Grenoble, Lille, Perpignan, Poitiers, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Pau, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, et Vallée de Chevreuse.
À Paris, rendez-vous à 11h, samedi 28 avril
Parvis des Droits de l’Homme, esplanade du Trocadéro
Risque nucléaire : ils ne voient rien, ils n’entendent rien. Nous, on en parle !
Tout au long de la campagne, la question du nucléaire a été traitée, mais surtout maltraitée, par François Hollande et Nicolas Sarkozy. Les deux candidats finalistes ont au moins un point commun : une foi indéfectible dans l’exception nucléaire française. Quand la Belgique, la Suisse, l’Italie et surtout l’Allemagne ont décidé de tourner définitivement le dos à l’atome, pour nos deux candidats, le risque nucléaire n’existe tout simplement pas. C’est comme si l’accident de Fukushima n’était pas arrivé, comme si le risque nucléaire concernait tout le monde sauf la France.
Nicolas Sarkozy : le nucléaire jusqu’à la caricature !
Loin de proposer une vision stratégique pour l’avenir énergétique de la France, le Président n’a eu de cesse d’instrumentaliser la question nucléaire depuis des mois pour cogner sur son principal adversaire. Il a fait un tour de France des sites nucléaires pour défendre l’atome, usant de l’outrance verbale, de mensonges sur la pseudo indépendance énergétique de la France, de chiffres toujours plus fantaisistes sur le nombre d’emplois menacés ou la prétendue explosion de la facture d’électricité en cas de remise en cause du « tout nucléaire » français.
« Nicolas Sarkozy feint de ne pas voir que nos voisins ont tous décidé de sortir du nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima, à commencer par l’Allemagne, dont le Président candidat a tant vanté le modèle économique et social« , explique Karine Gavand, chargée des questions politique pour Greenpeace France. « À croire que les Allemands auraient raison sur tout, sauf sur leur politique énergétique. »
François Hollande : une équation qui ne tient pas
Le candidat socialiste, opposé à la sortie du nucléaire, a fixé depuis août dernier un objectif de réduction de 25 % de la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025, expliquant qu’il s’agissait de « faire le même effort que l’Allemagne ». Mais depuis lors il s’empêtre dans les contradictions et les ambigüités. Alors que le PS a signé un accord pour la fermeture de 24 réacteurs d’ici à 2025, il répète que s’il est élu, il ne fermera que la seule centrale de Fessenheim durant son quinquennat.
« Tout porte à penser que la fermeture de Fessenheim est donnée comme un os à ronger aux écologistes, un peu comme ce fut le cas avec l’arrêt du projet de Plogoff, avec François Mitterrand, en 1981″, reprend Karine Gavand. « Mais l’équation de François Hollande ne tient pas : il est impossible de réduire à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique à horizon 2025 en ne fermant qu’une seule centrale nucléaire et surtout en mettant en service le réacteur EPR en construction à Flamanville. Selon nos calculs, pour atteindre cet objectif, il faudrait fermer 2 réacteurs par an dès 2012. »